L’ Égypte absente au SILA: Et si le monsieur au tambourin nous jouerait-il une chanson ?
Karim.B pour « Algérie Politique »
Non sans avoir provoqué une grosse polémique qui a entouré pendant des semaines sa tenue, le Salon international du livre d’Alger (SILA), a officiellement ouvert ses portes hier, sur l’esplanade du complexe Mohamed Boudiaf (5 Juillet).
Après donc, moult tergiversations concernant la participation ou non de l’Egypte, voila que les dignes descendants du troisième pharaon, Ramsès IIde la XIXe dynastie, finiront par briller par leur absence. Le livre égyptien a-t-il été boudé ?
Tout porte à le croire au vu de tout le tollé soulevé au lendemain des déclarations controversées faites par le commissaire du SILA, Smaïl Ameziane. Ce dernier qui avait publiquement soutenu, dans un premier temps, que l’Egypte ne prendra pas part au SILA, pour des raisons que nous connaissons, (un certain match de football du 18 novembre 2009), s’est finalement rétracté quelques jours plus tard pour affirmer que l’Egypte participera. Vraisemblablement, la pétition internationale lancée par la communauté intellectuelle dont de nombreux Algériens et qui ont protesté contre l’écartement des éditeurs égyptiens, y est pour quelque chose. Et a fait réfléchir de ce fait, à deux fois les responsables du SILA, et la ministre le la culture Khalida Toumi.
Seulement, le jour J, à l’ouverture du SILA, l’on constate étonnamment que ni les éditeurs égyptiens ni la Bibliothèque d’Alexandrine n’ont pris part à la 15 édition du salon du livre d’Alger. Est-ce pour des raisons d’ordre politiques et footballistiques ? Dans ce cas de figure, il serait clair alors que du coté d’Alger l’on se gène pas du tout à sacrifier la culture, les sciences et les littératures du monde pour d’autres considérations et ce, au grand dam des intellectuels algériens et des milliers de mordus du livre.
La responsable au poste de ministre à la culture, Mme Toumi ainsi que Smaïl Ameziane, ont, pourtant, tout les deux affirmé récemment que l’Egypte sera bel et bien présente. « C’est fait. Bien sûr, ils seront là », avait déclaré M. Ameziane à l’AFP, démentant qu’il y ait « jamais eu interdiction » de cette présence égyptienne au prochain salon. Mieux, la participation de la Bibliothèque d’Alexandrie au salon avec pas moins de 150 titres et qui a été annoncée en grande pompe, ne laissait aucun doute sur sa présence. Un stand lui a, même, été réservé, avant que nous réalisions que ce ne fut, qu’illusion. Les exposants égyptiens ne seront pas de partie et le mystère autour de cette absence reste entier. Une chose est, en tout cas, certaine. La culture du livre en Algérie à beaucoup de chemin à faire pour rattraper un tant soit peu, le retard flagrant et criant que subit le monde culturel dans notre pays.
Organiser des festivals à tour de bras c’est bien. Faire la promotion de la musique et celle de la danse et autres roulés-boulés c’est bien aussi. Cela dit, il est plus qu’urgent aujourd’hui d’en faire autant , et pourquoi pas mieux, pour ce trésor qu’est le livre. la Multiplication de manifestations et rencontres littéraires et autres débats, jetterait les bases même pour gagner l’émancipation de la pensée de nos bambins, nos jeunes et vétérans. Le livre nous libérera alors de certains dogmes qui, en temps normal, ne trouveraient refuge que dans les cercles favorisant l’obscurantisme et les milieux hostiles au progrès. en somme, le livre compenseraient amplement le vide intellectuel en Algérie.
Que nos jeunes découvrent ce plaisir de voyager à travers les pages d’un livre, de quelque origine soit-il, de quelques couleurs ou de quelque langue…puisse -t-il être écrit s’avère une nécessité de premier ordre. Cela va de l’éducation même de notre société, son épanouissement et son indépendance intellectuelle. Déjà que nos élites, ne cessent de pester et rouspéter contre les enseignements qu’on offre à nos enfants dans les écoles, avouons qu’il n’est pas si malin que d’empêcher quelques égyptiens, hommes et femmes de lettres, d’exposer, non sans faire forcement le lien, mais dans un chapiteau dressé pas plus loin que de quelques mètres d’un stade de football…
N.B : Mr Tambourine man, une vieille chanson de Bob Dylan. D’où le choix du titre.
Personnellement, je suis d’accord avec toi (te tutoyer, ce n’est nullement un signe de non respect, au contraire, tu as toute mon estime et mes respects..) sur un point mais pas sur un autre.
En effet, la culture du livre en Algérie comme tu l’a souligné, a (..beaucoup de chemin à faire pour rattraper un tant soit peu, le retard flagrant et criant que subit le monde culturel dans notre pays..), et pour ça, il faut plus de manifestations culturelles, scientifique,..mais surtout, donner envie aux gens de s’intéresser à la culture de la lecture !
Mais là où je ne suis pas d’accord, c’est d’inviter des égyptiens au SILA (qui dit déjà que ce n’est plutôt pas eux qui ont refuser finalement l’invitation !). On est malheureusement il faut l’avouer, un pays sous développé, tout comme ces… »fières » de… »la mère du monde ! pour ne pas dire mèr*e du monde, mais restons objectif « , et franchement, je ne vois pas en quoi les intellectuels égyptiens peuvent participer à gagner l’émancipation de la pensée de nos bambins,ni comment le livre égyptien nous libérera de certains dogmes! eux qui ont participer à semer la graine de l’intégrisme depuis les années soixante, sans parler du massacre de la culture amazigh après la venue des « Banou Hilal » en Algérie par ordre du Caire, mais ça, ça remonte à loin. Bref, tous ça pour dire, je suis d’accord sur la multitude et l’ouverture à toutes les cultures, mais commençant déjà par notre culture, nos écrivains, nos journalistes, nos artistes, puis voir du coté des grands de lettres du monde (sans les…Ramsès), puis, s’il y a des gens qui veulent se pourrir la cervelle, alors…ils ont le droit, mais tant pis pour eux !