L’amitié entre Mechtati et un général (Touati) qui n’a pas de cœur est révoltante
El Erg Echergui pour « Algérie Politique »
@Narmortard
J’apprécie beaucoup vos contributions comme celle d’autres habitués du Blog, mais nous ne pouvons pas toujours avoir des opinions parfaitement identiques. Et c’est tant mieux. Que serait un monde monochrome sinon invivable.
Dans un passage de votre article vous avez évoqué le refus de s’en prendre à la liberté qu’ont les personnes, tel Mohamed Mechtati, de lier amitié avec qui ils veulent. Ce reproche fait allusion, je pense, à mon indignation et ma révolte de voir un tel héros se targuer d’une amitié que je considère comme mortelle. Alors si c’est le cas, vous me permettrez de faire cette clarification.
Si vous considérez qu’il a droit à n’importe quelle amitié, je pense que vous faites une grosse erreur. Une personnalité historique ou une personnalité publique n’a pas le droit de fréquenter des criminels si elle veut garder le respect et l’aura de son combat héroïque. Un individu devrait couper ses liens avec un ami dès que cet ami bascule dans le crime, la trahison ou la bassesse. Je ne pense pas que ce n’est pas une question de liberté, mais de principe, de convictions et de responsabilité. Le cas du maréchal Petain est, à juste titre, très éloquent. Après être le héros de Verdun, il fut le collaborateur des Nazi. La France avait tous les droits de le déchoir de son grade de maréchal et de le condamner à mort et de vouer aux gémonies les héros de la première guerre mondiale qui se sont ont entichés du Reich. Il n’y pas de liberté dans ces questions qui concerne le destin d’une nation.
L’amitié entre Mechtati et un général qui n’a pas de cœur est révoltante et remet en cause sa crédibilité. A moins de considérer ce qui s’est passé dans la décennie rouge comme du «pipi de chat» comme l’a si éloquemment souligné le harki du système, monsieur Sid Ahmed Ghozali. Dès que quelqu’un dit qu’il est un ami des généraux génocidaires, il devient suspect ou complice des généraux responsables du grand malheur qui a frappé l’Algérie. Qui s’assemblent se ressemblent, n’est-ce pas? Avons-nous entendu Mechtati faire des critiques publiques sur les éradicateurs et la politique tout-sécuritaire qui ont été conduites par une main de fer par le général Touati considéré comme la tête pensante des généraux sanguinaires. Non à ma connaissance.
Malheureusement, il y a des dizaines de Mechtati et autres moudjahidines qui, par leur aura, leur amitiés et leur silence, couvrent les crimes de nos généraux. Cette couverture leur donne le droit de squatter les plus hautes fonctions du régime algérien.
Contrairement à lui, monsieur Aït–Ahmed est l’un des rares à refuser toute compromission avec le régime et est resté fidèle à ses convictions. Il a refusé de se compromettre et de jouer à leur marionnette pour ne pas avaliser leurs massacres et leurs dérives. Il l’a dit clairement. Il a renvoyé les généraux bredouilles. Mechtati, à travers ses amitiés fatales dont il fait état, a fait exactement le contraire. Il n’a pas eu la fierté qui s’imposait avec les généraux et tout citoyen a le droit de le dénoncer.
En tant que simple citoyen ,vivant en dehors de l’Algérie , je ne peux pas concevoir un pays sans armée ; jusqu’à quand continuerait-on à cracher sur l’armée ? je ne pense pas que tous les officiers sont corrompus , il doit bien avoir dans ce corps des gens comme vous qui aiment leur pays de façon désintéréssée. Quant au général Touati ,j’ai eu l’occasion de discuter avec lui pendant quelques minutes , quand il m’a reçu à la direction de la santé de l’armée , en tant que jeune médecin spécialiste dans les années 80
COMPLEMENT DU COMMENTAIRE EXPEDIER PAR ERREUR , AVANT QU’IL NE SOIT FINI
je disais j’avais été reçu à l’époque pour un éventuel recrutement pour le futur hopital militaire ,et j’ai été agréablement surpris par les qualités intellectuelles et morales du colonel Touati. Faire de l’opposition ne veut pas dire cracher sur tout ce qui constitue l’état . On ne doit pas utiliser les mêmes méthodes de l’ex parti unique qui utilisait tous les moyens pour disqualifier les opposants sinceres.
entierment d’accord on ne peut pas frequenter des psychopathes de ce genre qui on fait la guerre a leur peuple
Ces flagorneurs du régime qui font entrave à la marche en avant des démocrates algériens sont condamnables à juste titre. Ils soutiennent les méfaits et les stratégies diaboliques des généraux sanguinaires qui ont mis à feu et à sang le pays pour se maintenir au pouvoir.La FRANCE elle-même a , pendant longtemps usité de cet artifice qui consistait à enrôler des algériens sans scrupules contre la révolution en leur distribuant des privilèges, ce qui a prolongé la durée de la lutte pour l’indépendance et a causé beaucoup de dégâts dans les rangs de nos vaillants patriotes.La similitude est largement criarde s’agissant des moyens de lutte pour la survie du système qui nous dirige actuellement et ceux utilisés par l’impérialisme français pour perdurer en Algérie, l’affaire dite de la « bleuite » faisant foi.
Mr MECHATI qui fut un patriote durant la révolution, n’a pu malheureusement se retenir de soutenir la junte militaire au pouvoir pour quelques largesses que pourtant,il méritait très bien sans avoir à se salir en se mêlant à la perfidie de cette dernière.
Mr Ait Ahmed, très fidèle aux principes démocratiques dont il s’est fait siens, s’est refusé à toute compromission avec les tenants du pouvoir. Ce monsieur a jugé utile de poursuivre son combat pour la construction d’un état démocratique et social sans s’allier aux fachistes du pouvoir!
Toujours très heureux de te lire et tes commentaires nous réconfortent meme si un moment , nous n’étions pas d’accord sur un sujet , on ne peut pas etre tout le temps d’accord .
Mon commentaire ci dessus s’adresse à mon camarade slam
Qui s’ assemble se ressemble.Et qui ressemble à ces 3 singes qui ne parlent pas , qui ne voient rien et qui n’ entendent rien.Une Armée republicaine doit etre au service exclusive du peuple,s’ il faut desobeir pour faire respecter le choix du peuple,elle doit le faire.Un agneau ne peut avoir comme ami un loup,soyons serieux….A moins que ces gens là, qui pensent le contraire soient dotés d’ un cerveau hypotrophié
@El hadi
Je vous cite : « jusqu’à quand continuerait-on à cracher sur l’armée ? »
Je trouve incroyable que vous posiez une telle question. Mais qui a craché contre l’armée ? Il était question des généraux génocidaires qui se sont substitués à la volonté du peuple. C’est ce qui est appelé « noyer le poisson dans l’eau ». Si on se tient au sujet précis, on avancera plus rapidement. L’armée, celles des soldats, des officiers, des officiers supérieurs qui ne prennent pas part aux grandes décisions — autant dire la majorité silencieuse — sont dans la même enseigne que le peuple : ils subissent les ordres et les conséquences.
Les despotes se drapent avec l’emblème national de leurs pays jusqu’à s’identifier totalement avec l’Etat et le peuple. Ils se sont autosacralisés. Critiquer un président ou un roi devient un acte de lèse-majesté et un outrage au premier symbole de la nation.
Un dictateur ne s’avoue jamais criminel. Suivant sa conscience, il agit toujours de bonne foi pour le bien de son peuple et pour les intérêts supérieurs de la nation même si la route de sa folie, il laisse derrière des bains de sang et des stigmates indélébiles.
Dans toutes les dictatures militaires, la junte s’est abritée derrière l’institution de l’armée puisqu’elle est à sa tête et parle en son nom. Toutes les dérives, les abus et les ingérences dans les affaires publiques qui en ont découlé sont alors légaux puisque c’est « l’armée tout entière » qui les a prises.
Faire l’amalgame entre la junte militaire et l’armée est un cheval de Troie classique propagé par le pouvoir lui-même puisqu’elle conduit à l’obéissance aveugle et à la soumission d’un peuple à la volonté d’une poignée de militaires. C’est une conception ingénue et pénible à entendre (passez-moi l’expression), elle devrait être bannie d’un argumentaire sérieux, car elle oblige à rappeler ces banalités.
Après avoir fait cette mise au point, je réponds à présent à votre question citée en sous-titre.
Vous vous dressez contre le harcèlement des généraux sanguinaires et vous vous demandez quand on doit cesser de les importuner. Je pense que sera le jour où les 10 000 disparus seront restitués à leurs familles, c’est-à-dire le jour où les poules auront des dents ce jours-là les généraux pourront respirer une air pure et vivre tranquillement. Ces généraux sont la honte de l’armée nationale. Tant qu’il y a une dictature, il y a une opposition à une dictature. Vous ne pouvez pas étouffer cette dernière. C’est une loi universelle. Le moins pire qui peut arriver aux généraux algériens est l’anathème public inexorable qui va les frapper lorsqu’ils auront disparu. Y compris par ceux qui les glorifient ou les courtisent aujourd’hui. Houari Boumediene, malgré ses graves dérives, n’a pas eu les mains aussi entachées de sang que les généraux qui ont prit brutalement le pouvoir. Aujourd’hui, pourtant, malgré la puissance, la faconde et la popularité de façade dont il jouissait, Boumédiène est mis régulièrement au pilori et vertement et ouvertement accusé d’être à l’origine de notre malheur. Son plus fidèle compagnon qui est président aujourd’hui ne peut rien pour lui. C’est à méditer.
Je vous cite : « j’ai été agréablement surpris par les qualités intellectuelles et morales du colonel Touati. »
Je pense que votre surprise traduit l’aridité intellectuelle à laquelle nos généraux nous ont habitués plutôt qu’à une « éloquence remarquable » chez Touati ; situation qui, en faite, reflète ainsi fidèlement l’adage bien connu qui dit qu’au pays des aveugles le borgne est roi… Quant à ses qualités morales, il est étonnant que vous puissiez vous prononcer en vous basant sur l’entretien qu’il vous a accordé et qui a duré seulement quelques minutes.
Je ne pense pas que les 200 000 morts, les torturés, les déportés dans les camps de concentration et les victimes du terrorisme et du contre-terrorisme vont avoir la même appréciation que la vôtre. Je doute fort qu’ils vont pardonner les crimes d’un général parce que celui-ci serait « d’un niveau intellectuel agréablement surprenant ». Dans le même sens, ce titre d’intellectuel dont vous l’affublez et qui doit, selon vous, être appréhendé comme une preuve d’innocence et d’honorabilité, ne semble pas intimider les mères de SOS disparus. Dénieriez-vous le droit à ces victimes de demander la vérité sur le sort de leurs enfants ? Je crois que le général Touati et ses compères ont des comptes à rendre.
Je vais vous montrer les facultés intellectuelles dans lesquelles monsieur Touati excelle. Sans évoquer son rôle déterminant dans la politique sécuritaire éradicatrice qui a conduit le pays vers le drame national et la prise de pouvoir algérien par les militaires qui ont laissé des stigmates sur plusieurs générations, regardons un peu son influence sur les affaires publiques.
Dans la polémique virulente qui a eu lieu entre lui et l’ex-premier ministre, monsieur Belaïd Abdesselam, l’on apprend « désagréablement » un autre visage que celui que vous brossez de lui. Dans leurs diatribes mutuelles, on voit très bien à quel point le général méprise le peuple et l’Etat algérien quand celui-ci n’est pas soumis à l’autorité militaire qui est la seule, suivant sa perception, capable de diriger le pays. Son ingérence dans tous les rouages de l’Etat, est d’une obsession pathologique. A la question de savoir pourquoi les militaires exercent le pouvoir réel seulement derrière les rideaux, sur un ton de confidence et sans ambages, le général Touati répondit à l’impertinent Belaïd Abdesselam que « Oui, ce pouvoir est entre nos mains, mais nous vous l’avons délégué ». Le peuple ? C’est un simple pion dans l’échiquier des généraux de la trompe de Touati, Nezzar, Smaïn et consorts. Je rappelle ces anecdotes à vous qui préférez « cracher » seulement sur les politiciens de pacotilles et les institutions croupions.
Sans aucun mandat, le général Touati fait et défait des gouvernements et des présidents. Sans aucun droit reconnu par la constitution, il transforme le paysage politique national à sa guise et vous devinez à quel prix, impose ses vues sur la politique économique à ses pairs, aux chefs de gouvernement, à l’Etat et à tout un pays. Pour pouvoir agir ainsi en toute impunité, il a dû tisser une toile tentaculaire dans tous les rouages de l’Etat. Vous parlez de qualités intellectuelles et morales…
@Slam,@ Zerdax
Je suis heureux de savoir que je ne suis pas le seul à avoir cette opinion et je vous remercie pour vos commentaires.
@bam.
Merci même si je ne me rappelle pas d’avoir eu avec vous un échange de point de vue.
@ el-hadi
tu parles des années 80, figures toi qu’elles ne ressemblent en rien à celles des années 90. Les mentalités ont changé lorsqu’il s’agissait de se partager le gateau « ALGERIE » offert sur un plateau d’argent par un certain « 5 octobre 88″,à qui possédait le plus de force pour écarter les autres et s’acaparer les biens et l’économie du pays ,libéralisation oblige.
Je ne comprends pas et personne d’ailleurs ,pourquoi on met du MOUDJAHID
partout à toutes les sauces et soupes cuisines:A sa gauche,a sa droite ,en dessous de soi,en dessus de soi chez Allah,comme chez les Islamistes de Tapie et Gia ,ou les Staliniens d’Iran fossoyeurs des libertes et des democrates ,les Moudjahidin Khalq du renegat Massoud Radjavi …
C’est une hantise chez notre classe politique qui doit ressourcer son analphabetisme tiers mondiste et son bas niveau raccoleur des affames et des sans travails .
« L’amitié entre Méchati et un général (Touati) qui n’a pas de cœur est révoltante », dites-vous.
Voici ma réplique à celle d’El Erg Echergui que je salue pour son franc parler.
Merci de m’avoir interpelé ce 30 octobre, dans ce débat contradictoire d’idées offert gracieusement par El Mouhtarem.
Je dénonce avec vous parmi d’autres, le cartel des généraux véreux et de leurs acolytes des services secrets domestiques et étrangers, qui ont été à l’origine du retard constant de l’Algérie et de la « tragédie nationale » permanente dans laquelle ils l’ont immergée.
Mais je m’interdis de faire l’amalgame entre Mohamed Méchati et un militaire général et génocidaire, en l’absence de preuves irréfutables.
J’ai peur que vous ne pêchiez par excès, honorable El Erg Echergui, si je ne m’abuse, et ne fais pas une autre « énorme erreur » ainsi que vous me l’avez reproché.
La peur est en effet un sentiment naturel. Mais poussé à l’extrême, dans certaines circonstances dont celles de Méchati, cette peur risque de devenir sentimentalisme. Le sentimentalisme qui rejette le règne de l’absolutisme et qui préfère la passion à la raison.
« Khayrou el oumour, awssattouha ! »(QSSL)
« L’excès en tout est blâmable »
« Il faut savoir raison garder », etc.
Ne pensez-vous pas, monsieur El Erg Echergui que vos prises de positions prennent parfois un caractère cassant, catégorique, donc excessif et irrecevable, dès lors qu’elles se fondent seulement sur des apparences comportementales, des affirmation ou des opinions exprimées, sans réfléchir?
Opinions qui sont souvent naïvement lancées en réponse à une question de journaliste plus ou moins bien intentionné ? Sachant que la presse nationale doit, comme par ailleurs, obéir au modèle de la propagande du pouvoir en place, se laisser « normaliser » ou disparaître.
En l’occurrence, Méchati vient d’écrire un livre autobiographique et témoignage
pour l’histoire de l’Algérie, intitulé humblement: « Parcours d’un militant », Editions Chihab, 2009.
Il faudrait lire ce livre pour se rendre compte que Méchati ne se prend pas du tout pour le « héros » ou pour « l’historique » que lui prêtent injustement certaines personnes non initiées. Il rejette ces attributs autant que le zaïmisme et le populisme, lesquels nuisent plus qu’ils n’honorent, selon lui.
El Erg Echergui, pensez-vous judicieux et indiqué de comparer Méchati à Hocine Aït Ahmed, quand vous écrivez: « Contrairement à lui (Méchati), monsieur Aït Ahmed est… » ?
Monsieur Méchati n’a pratiquement pas parlé dans son livre de Aït Amed Hocine, sauf pour mentionner que ce dernier a été le chef de l’OS à l’échelle nationale, de 1947 à fin 1949, et que l’auteur activait loyalement sous les ordres de Boudiaf Mohamed, son chef direct à l’échelle régionale.
Méchati oublie quelquefois que la RADP n’est pas un Etat de droit digne de ce nom. Il admet cependant qu’elle n’est pas réformable de l’intérieur, mais qu’elle mérite d’être changée radicalement pacifiquement et démocratiquement par le peuple encadré par son élite.
El Erg Echergui, ne pensez-vous pas qu’il est plus facile de polémiquer stérilement et d’intenter un procès d’intention que d’innocenter ?
Ne croyez-vous pas que le fécond débat de pensées et de fond, soit précisément interdit et piégé par les calomnies impertinentes et les bêtises intempestives.
En conclusion, restons fidèles au devoir de lucidité et au devoir d’éthique politique, si chers à Aït Ahmed Hocine et au FFS.
@Narmortard
Merci pour la réplique. Je viens de la lire aujourd’hui.
Je comprends vos points de vue, mais je ne puis les agréer, vous vous en doutez un peu. Je tenterai de vous persuader des miens.
J’aurais aimé être comme vous, garder une certaine distance des évènements, garder le sang-froid, ne pas faire des remarques incisives à qui de droit au moment opportun. J’aurai aimé que les débats contradictoires sereins et calmes en Algérie soient le moyen le plus efficace et le plus sage pour améliorer le quotidien des Algériens et le moyen de trouver des solutions de sorties à toutes les crises qui ont secoué notre pays. Mais, il ne faut pas rêver, ici nous sommes en Algérie, le pays où l’opposition est étouffée et où les places publiques et les médias lourds sont étroitement contrôlés par l’Etat. Le Pouvoir censure sans état d’âme, depuis un demi-siècle, les voix qui sonnent faux et refusent de participer à l’imposture politique et à la dictature.
J’ai lu, certainement comme vous, des dizaines d’analyses, d’études, d’enquêtes, de réflexions et je ne sais quoi d’autres, publiés par des intellectuels de valeurs, des journalistes qualifiées et par des observateurs chevronnés sur des sujets divers qui s’intéressent à tout ce qui ne va pas dans notre pays. Toute cette matière grise et toutes ces énergies ont été dépensées pour rien. Le pouvoir réel n’a pas disparu et ses dégâts collatéraux ne font qu’empirer. Il fait conduire le pays de désastre en désastre.
Après le rappel de cet amer constat, que peut-on conclure sur l’efficacité des débats en Algérie. Où se trouve la faille? Pourquoi les intellectuels et les analystes de renoms n’arrivent pas à peser sur le cours de l’histoire en Algérie pour tirer le pays de l’état végétatif dans laquelle elle se trouve? La réponse à toutes ces questions est une réponse aux interrogations que vous avez soulevées.
Je pense que les intellectuels algériens ont été trop lénifiants envers le pouvoir. Leurs analyses ne se caractérisaient pas par la passion. Le pouvoir et la société sont très malades. Leur traitement nécessite, non pas un simple médecin généraliste, mais un chirurgien avec un bistouri acéré. Les analyses qui quoique sincères et de qualité, ne sont pas incisives ou passionnées, ont peu de change d’être prises au sérieux et passeront vite aux oubliettes. C’est ce qui se produit depuis 1962. Seules les voix non pas « cassantes », mais incisives et radicales qui font l’actualité et ont des chances d’être considérées par ce pouvoir. Les autres voix sont inexistantes, car inadaptées à la situation moribonde du pays. L’exemple des partis politiques est très significatif. Les partis de « l’alliance présidentielle » et les partis satellites du pouvoir ont aussi leurs analyses critiques sur la situation nationale. Il est faux de croire qu’ils ne font que flatter l’égo du président et soutenir les généraux. Il leur arrive de ressentir les malheurs de leur peuple et ils appellent à « la poursuite des efforts consentis par l’Etat » pour atteindre l’objectif de ceci ou de cela. Il leur arrive à parler des vrais problèmes, d’exprimer les préoccupations sociales, mais ils le font toujours à la cotonnade en ne ciblant personne en particulier pour ne pas froisser le pouvoir. Est-ce que c’est une démarche efficace et sérieuse ? Le constat de la réalité sociale et politique répond amplement à cette question.
Je pense que les intellectuels ne sont pas assez impliqués dans les souffrances de leur pays et que les « politiciens » du pouvoir, du moins les plus sincères, sont schizophréniques. Les appels qu’ils font à l’occasion, pour se donner bonne conscience, ne mènent nulle part ailleurs que vers le statu quo et le renforcement de la dictature.
Je pense que les intellectuels indépendants, sans affecter la qualité de leurs contributions aux divers débats, doivent épicer leurs analyses avec de la passion et les positions tranchées.
Voici grosso modo mon opinion sur le dilemme entre l’efficacité et la sérénité des débats dans le cas des problèmes politiques, économiques et sociaux algériens.
L e problème de Mechati
A vrai dire, je ne sais rien sur cette personne sauf qu’il doit être une personne qui a participé d’une manière ou d’une autre dans le combat pour l’indépendance de l’Algérie. Ce que je lui ai reproché a été clairement exprimé. Le fait qu’il fut un combattant ou un militant de la cause nationale ne lui donne pas le droit de mépriser la volonté de son peuple. La plupart qui ont conduit le pays vers le désastre, étaient soit des moudjahidine soit des militants politiques. C’est contre eux, que nous nous révoltons. Monsieur Mechati vient de révéler que l’un des généraux sanguinaires est son ami. Il le dit comme une marque de sympathie pour lui. Si vous avez senti la douleur des victimes de la décennie rouge, vous ne pouvez pas ne pas être choqué par une telle parole. Je suis bien désolé que vous preniez cette réaction humaine, à de la polémique stérile et de la calomnie. Monsieur Mechati, quel que soit son passé, a failli en entretenant des relations amicales avec un général qui a largement participé au drame national.
Sur ce site, j’ai fait la même remarque concernant monsieur Dehbi, un islamiste qui nous bernait à longueur d’année avec des articles enflammés condamnant le pouvoir, mais un jour, il nous révèle brutalement son amitié avec un cacique et une grande potiche du pouvoir, monsieur Bessaeih qui a hypothéqué l’avenir du pays en cautionnant plusieurs coups tordus, dont l’amendement de la constitution qui a permis à Bouteflika d’accaparer la présidence à vie, avec toutes les conséquences que vous imaginez. Un pouvoir, ne sont autres que les hommes et les femmes qui le composent. Dénigrer un pouvoir et s’acoquiner avec ses figures de proue relève de l’hypocrisie. Désolé si nous nous voyons pas ces problèmes de la même façon, mais soyez assuré de la considération que je porte à vos riches contributions.
Le general Touati,citoyen d’Algerie et en meme temps civil et militaire,est et reste emblematique .Peut on imaginer
un pays comme le notre ,ne pas defendre son integrité,et sa souveraineté?
Le general Touati ,c’est ADAM SMITH contre MARX ….
« @ El Erg Echergui,
Je considère que votre deuxième réplique ci-dessus est aussi légitime que la première.
Mais, comme vous le savez, l’argumentation objective, doit impérativement, afin de garder sa rigueur scientifique et sa crédibilité, s’établir sur des faits réels et vérifiés, ou encore sur des actions libres, donc responsables et réfléchies de la part de monsieur Méchati, en l’occurrence, et non pas sur une réponse réflexe à une question solitaire et peut-être orientée d’un journaliste.
C’est pourquoi, j’estime que si votre argumentation est vraie dans l’absolu, elle est, heureusement, inexacte dans le cas particulier de Méchati que vous avouez ne pas connaître et dont vous n’avez pas lu le récent livre autobiographique. Cette lecture vous aura certainement conduit à émettre un jugement plus pertinent, plus équitable et surtout plus juste à son égard.
Bien à vous, et salutations.
Je trouve vos propos excessifs, je ne connais pas ce général pour pouvoir en parler, seulement qu’il serait en retraite. Dans sa polémique avec Abdeslam, je l’ai trouvé plutot sage. Vous semblez lui imputer toutes les « dérives » de la décennie noire, sans nous apporter quelques preuves. Est-il plus aisé de tapper sur quelqu’un qui n’est plus aux affaires? Il fait parti certainement de ceux qui ont arreté le processus électoral sans quoi l’Algérie serait le 2ème Iran dont elle ne s’en sortirait jamais (ce serait demandez aux mollahs de partir!). Quant à Mechati, c’est lui faire offence que de lui repprocher (faute de lui imposer) des amitiés!
@el erg echergui
Cher ami ,
je vis hors de l’Algerie depuis plus de 30 ans mais mes pélerinages réguliers à Alger me permettent encore d’émettre des avis sur la gouvernance et les us dans ce pays que je vénere, cependant je ne dispose pas des mêmes informations que vous pour émettre des jugements de valeur précis sur des hommes au pouvor. Je souhaite éviter les méthodes de l’ex parti unique et son descendant que je refuse de citer qui ont tout fait pour discréditer des vrais patriotes et valoriser les opportunistes et les mercenaires ,j’espere que cette tribune nous permettra de débattre encore dans la sérenité , la franchise et la sincérité ; ayant été absent je n’ai pas pu réagir à temps à vos commentaires