Amizour: Le tribunal, les sièges de Sonelgaz et de la Daïra incendiés
R.Z pour « Algérie Politique »
Les émeutes qui ont éclaté dans de nombreuses régions du pays, pour dénoncer le malaise social, semblent se propager et toucher même les localités les plus reculées.
A Amizour, plusieurs dizaines de jeunes, parmi lesquels des enfants, ont barricadé la RN 75, (axe Amizour-Béjaia), au niveau du lieu-dit “Calvi”. Le siège de la Sûreté, au centre-ville, a été pris sous une pluie de jets de pierres. Les policiers ont riposté à coups de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants, avant de se replier et de se mettre à l’abri.
Dans la soirée, le siège du tribunal a été incendié avant d’être complètement pillé. Selon des témoignages, plusieurs équipements (mobilier et matériel informatique) ont été sortis de l’édifice. L’autre cible des émeutiers, le siège de la Daïra, également incendié et pillé. Le siège de la Sonelgaz n’y a pas échappé pour subir le même sort. La RN 75 reste toujours barricadée au niveau de la localité de Mardj-Ouamane
Le calme est revenu dans la matinée d’aujourd’hui. Les gens, qui, dans leur majorité, n’approuvent pas cette façon de s’exprimer, vaquent à leurs occupations. Un air de déjà-vu. La tension est perceptible. Les informations diffusées sur les chaînes de télévision étrangères sont commentées avec avidité. ” Notre télévision chante et passe des émissions sur des recettes de cuisine!” plaisante, non sans rage un trentenaire. ” Walou!” se désole un jeune commerçant de ne pas pouvoir fournir du pain et du lait à ses clients. Le sucre, autre produit dont le prix a augmenté, commence aussi à disparaître des étalages. L’annonce de la tenue d’un conseil interministériel ce samedi pour “examiner les moyens de juguler la flambée des prix des produits de base”, fait rire même les plus crédules.
La question que la rue se pose est simple: ” Pourquoi leur conseil ne s’est pas réuni avant, puisque tous les indicateurs étaient au rouge bien avant l’embrasement?”
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