Nazim Mekbel, 22 septembre 2003. Lettre envoyée à Mohamed Benchicou en réponse à la chronique
« MIN DJIBALINA ! J’ai reçu dernièrement le communiqué du 17/09/03 du Comité National Pour la Sauvegarde des Libertés, dans lequel y est dénoncé l’énième agression dont est victime la presse algérienne; connaissant le sujet je n’étais malheureusement pas étonné. Mais lorsque j’ai lu la Chronique du Matin au titre Qassaman, http://elliaoui.unblog.fr/mohamed-benchicou-qassaman/ j’ai décidé de faire ce droit de réponse, adressé personnellement à son auteur, Mohamed Benchicou, Directeur du Matin.
Par avance, je m’excuse auprès de toutes personnes qui de près ou de loin défendent l’Algérie contre l’infamie qui touche ce pays depuis plus de dix ans. Mais j’estime avoir assez payé de ma personne dans cette tragédie pour me permettre de me soulever contre les actuels démocrabes aux poches profondes et à la mémoire atrophiée.
C’est donc à toi Mohamed que je m’adresse.
Toi qui a sorti ta belle plume pour nous rappeler d’où tu viens, toi l’enfant du Zaccar, tu t’appropries à la manière Féraounesque une pauvreté qui a miné tout enfant de ta génération jusqu’à celle actuelle qui continue à souffrir !
Tu nous déplies fièrement la carte d’Algérie en posant un nom illustre sur chaque lieu symbolique, tel un aveugle qui place ses repères dans une pièce qu’il connaît à peine. Puis tu te reconnais dans tel lieu, tel combat, tel idéal, telle amitié, telle tragédie. Très bien, très beau, très émouvant.
Qassaman, que tu dis ! Qassaman que tu cries à la face de ces fourbes décideurs et prédateurs d’Oujda, mais toi Mohamed Benchicou, fils du Zaccar, tu es comme cette armée des frontières qui a débarqué pour prendre place et crier à plein poumons, c’est ma guerre ! c’est ma victoire !!! Je te réponds donc, Min Djibalina !
MIN DJIBALINA Mohamed, Car je te refuse un droit, celui de citer un Homme, mort au combat, suivi par des dizaines d’autres qui avaient choisi la plume à l’exil, oui ! je te refuse le droit de citer le fils de Yemma Gouraya qu’était Said Mekbel ainsi que tous les autres, que tu as trahi et abandonné par ta fuite puis ton silence pendant ces années de Têtes Coupées.
Je te refuse donc le droit de comparer ton combat à celui de Mesmar J’ha.
Tu parles d’années passées avec Said Mekbel. Oui certes, Jusqu’à ce mai 93 où Tahar Djaout commençait à ouvrir le bal des Voleurs qui … Said est resté, tu es parti, la suite ? Mesmar J’ha portera le numéro 24, comme le numéro de cette page qu’il voulait quotidienne pour donner un peu de chaleur à ceux qui le lisaient. Suivront, ensuite Ouagueni,, Tazghout et la petite Naima dont Hassen se souviens surement !!!. Tel notre président mégalomane, tu as disparu l’espace d’une tempête pour réapparaître et t’approprier l’histoire de tes confrères.
Said ce confrère qui t’a chaudement gardé la place, l’as tu accompagné à sa dernière demeure ?
As tu un jour transmis un mot de condoléances à son épouse ?
As-tu seulement vu dans quel état se trouve sa tombe au bois sacré à Béjaia ?
Qu’as-tu fais pour sa mère, véritable fontaine de larmes, malade puis décédée dans la déchéance la plus totale en ce 19 septembre 97 ?
Il y a deux ans lors de la commémoration de son assassinat, tu as eu cet indécent geste de faire visiter tes locaux et expliquer tes projets en cours à Réda Malek qui était venu se recueillir.
Alors que tu étais dans la presse unique (passage oublié dans ta prose !), Said l’ingénieur cadre, souffrait de cet article 120, qui l’a habitué aux quarantaines, mais était-il le seul à avoir souffert dans son coin durant ces périodes bénies pour certains » mention pitié « ?
Min Djibalina à toi Mohamed, car, je n’ai pas oublié les graves accusations de gestion portées contre Said, pour cacher ce que tu sais.
Min Djibalina à toi, Mohamed si tout comme Said, tu as mangé la guernina, subis la faim, le froid et la maladie, je te reconnais tout de même l’exclusivité de cette fulgurante richesse, exclusivité que tu partages avec ceux que tu attaques si intensément.
Oui ! Mohamed, à toi je crie, Min Djibalina ! je ne te reconnais pas le droit de faire le résistant posant fièrement le pied sur cette terre recouverte de tombes, celles de Said, des 90 journalistes et de tous les autres tués durant la vraie résistance, loin des feux de la rampe et du m’as-tu vu je suis agressé !!!
Il est connu que certains font l’histoire et d’autres en vivent, tu as cité les premiers mais tu fais partie des seconds, tu fais partie de ces démocrabes qui usent de la démocratie comme on utilise un kleenex pour s’enlever cette Kh’nouna qui nous pend au Nif
Non Mohamed ! Toi fils du Zaccar, toi qui vaut ces fourbes aux têtes coiffées, ces khobzistes de l’ombre, ces Beni kourssi machiavéliques, tu ne te moucheras pas avec l’honneur de Said Mekbel.