7 mars, 2011
Le cinéma et la politique
En Algérie, il y a ceux qui font de la politique dans les cinémas et ceux qui font du cinéma dans les rues
En Algérie, il y a ceux qui font de la politique dans les cinémas et ceux qui font du cinéma dans les rues
Des milliers de gardes communaux ont forcé plusieurs cordons de police lundi à Alger et marché jusqu’à l’Assemblée populaire nationale (APN) pour réclamer une hausse de salaire. Les manifestants, plus de 10.000 selon les organisateurs, qui s’étaient réunis sans incident dès 09H00, place des Martyrs au centre d’Alger, ont réussi a atteindre le siège de l’APN.
Les gardes communaux ont été ensuite encerclés par des renforts de police dépêchés à la hâte sur les lieux. Les manifestants, dont la majorité portaient leurs uniformes de combat, scandaient notamment: « Nous réclamons une hausse des salaires et des indemnités de service à l’instar de tous les autres corps de sécurité« , a dit à l’AFP, Cherif Abdelkader, garde communal à Chlef.
Par El Mouhtarem
Nous assistons depuis quelques semaines à des actes de violence perpétrés contre des manifestants par des jeunes recrutés par le pouvoir. Après le GSPC, le MIA, l’AIS et le GIA, utilisés contre des civils durant la décennie noire, le pouvoir fait appel aujourd’hui à des BaltaGIA pour chasser des Algériens des rues de la capitale. La première fois où le pouvoir a fait appel à des jeunes délinquants pour s’attaquer à des manifestants, c’était le 31 mai 2001, lors d’une grande manifestation organisée à Alger par le Front des Forces Socialistes.
A l’époque, des policiers en civil ordonnaient aux jeunes d’attaquer les manifestants au niveau de la Place des martyrs. Le même sénario s’est reproduit à l’occasion de la marche organisée par le mouvement des Arouch, le 14 juin 2001. Au niveau de la Place du 1er Mai à Alger, l’officier de police « aami » Ahmed appelait des jeunes délinquants à chasser les jeunes kabyles.
Faut-il rappeler que des actes de violence ont été perpetrés également par les AROUCH ? En effet, durant les événements du Printemps noir, des jeunes, certainement manipulés, avaient incendié les sièges de partis politiques notamment du FFS. Aucun parti politique, aucune autorité et aucun journal n’avaient condamné ces actes de violence dont la finalité était de chasser les politiques pour laisser la place aux aventuriers dans cette région.
Lors des élections locales d’octobre 2002, des candidats du FFS ont été agressés et d’autres ont été menacés de mort par des voyous au service du pouvoir et de ses relais. Auncun parti, aucune autorité et aucun journal n’avaient condamné ces actes lâches et vils.
Lors d’un meeting populaire tenue devant le siège de l’APC d’El Kseur à Béjaia, en octobre 2002, le camarade Khaled Tazaghart, avait été agressé par un groupe de voyous ! A 100 mètres du lieu de l’agression, un dirigeant du RCD, aujourd’hui dissident, supérvisait l’opération. Aucun parti, aucune autorité et aucun journal n’avaient condamné cet acte barbare et lâche. Des journaux avaient, au contraire, encouragé la violence.
Il y a quelques années, au niveau de la Maison de la presse « Tahar Djaout », des jeunes, en compagnie de Belaid Abrika, m’avaient agressé devant des journalistes. Abrika et ses sbires étaient aussi des BaltaGIA.
Aujourd’hui, la société algérienne a le devoir de condamner tous les actes de violence à l’égard des militants politiques. Les hommes politiques doivent donner l’exemple en respectant l’éthique, car monter sur un véhicule de police est aussi un acte de violence. Il relève tout simplement de la « 3aryanisation » de la politique.
La Baltaguière en chef pour « Algérie Politique »
- Les Algériens ont déjà fait leur révolution pour la démocratie en 1988. C’est à dire 23 ans avant la Tunisie, et l’Égypte, et la Libye et tous les autres qui vont suivre…
- Nous sommes donc une démocratie depuis 23 ans déjà et nous n’avons pas besoin d’une autre révolution ni d’une autre démocratie. Cela ne sert à rien puisque nous ne sommes pas comme les autres qui viennent juste de se réveiller. Rien avoir et aucune comparaison possible à faire. D’ailleurs les revendications des Algériens se limitent juste aux prix de l’huile et du sucre… rien de politique là-dedans.
- Cette révolution nous a valu une décennie de «guerre civile» (insister lourdement sur cette expression), de souffrances, de violences, de morts, de terrorisme, mais heureusement que l’homme providentiel que toute l’Algérie attendait nous a enfin été envoyé en 1999 pour nous sortir des ténèbres, mettre un terme à tout cela, nous montrer le chemin de la lumière et nous apporter la paix, la prospérité et la richesse…
- Le peuple algérien ne veut donc pas retomber dans le «chaos» (insister sur ce mot et le répéter indéfiniment) qui a marqué cette décennie noire, rouge et surtout verte et/ou kaki… Al-hamdoulillah, le peuple est très bien comme il est maintenant. Depuis que notre guide éclairé Bouteflika nous a été envoyé, nous pouvons nous déplacer sans problèmes et à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit sur tout le territoire national en toute sécurité sans se faire trucider ou égorger… Sauf à Alger, un jour seulement par semaine, où il est encore difficile de marcher vu le nombre impressionnant de policiers mobilisés pour assurer la sécurité du citoyen, encore menacé par les attentats terroristes (répéter encore et encore le mot «terrorisme»), surtout depuis la levée de l’état d’urgence décidé par notre bien aimé Bouteflika.
- Non, nous ne manquons absolument de rien et nous n’avons besoin de rien d’autre que de notre bien aimé Bouteflika international qui nous manque tant et dont nous avons, heureusement, des nouvelles à travers certains de ses illustres visiteurs étrangers qui se précipitent et font la chaîne pour l’écouter et s’abreuver de sa sagesse infinie, mais aussi pour le féliciter et s’inspirer des grandes réformes inédites qu’il compte entamer dans un proche avenir imminent. Nous sommes chanceux et heureux de l’avoir à nous seuls. Tout le monde nous l’envie et nous le jalouse.
- Et puis, il faut aussi le dire et le répéter : c’est bien grâce à la Baraka et au génie de notre saint Bouteflika international, reconnue et certifiée par toutes les zaouiates du pays, que l’Algérie est devenue aussi prospère et aussi riche, mais ce n’est pas de sa faute si les ministres de son gouvernement sont vieux, incompétents et ne savent même pas comment redistribuer cette richesse en dehors des circuits traditionnels. Il va d’ailleurs bientôt tous les changer… dans un proche avenir imminent, et nommer d’autres hommes qui l’aiment autant que nous tous et en qui il peut avoir une plus grande confiance encore.
- En attendant, il a décidé de prendre les choses en main, par lui-même et comme un grand, pour régler les quelques soucis de logement, de chômage et d’autres broutilles de ce genre… qui ne sont pas pires que dans d’autres pays, et mêmes ceux classés parmi les plus riches et les plus avancés de la planète. Parfois, c’est même le contraire. Les chiffres de l’ONS, validés par le FMI et la Banque Mondiale, sont d’ailleurs là pour le prouver (se référer exclusivement et scrupuleusement aux fiches établies et mises à votre disposition à cette effet).
- Vous verrez par vous-mêmes que Bouteflika va éradiquer la corruption qui n’existait pas autant avant son arrivée. Ce sont les autres, les méchants et les jaloux profiteurs, qui en sont responsables, pas lui ni ses frères. La preuve, dès qu’un de ses amis d’enfance et de confiance, qu’il a nommé au gouvernement en tant que ministre de l’énergie et de la Sonatrach, a été à peine soupçonné de «rumeurs insistantes de corruption et de détournement de deniers publics», il l’a démis de ses fonctions, dans un proche avenir imminent, sans la moindre hésitation ou tergiversation.
- Non, notre bien aimé guide Bouteflika ne badine jamais avec les questions de probité et d’intégrité de ses ministres même s’ils étaient ses propres frères. Il tient cela de l’époque où il était encore jeune ministre des affaires étrangères. Aujourd’hui, beaucoup pensent que le ministre de l’énergie et de la Sonatrach, ami d’enfance et de confiance que Bouteflika a nommé et écarté du gouvernement, n’a été qu’une victime de l’intransigeance légendaire et internationale de Bouteflika. D’autant plus que la justice, pourtant plus aveugle que partout ailleurs dans le monde, n’a finalement rien trouvé à reprocher à ce pauvre ministre, devenu aujourd’hui chômeur et sans revenu pour nourrir ses enfants, puisqu’elle n’a même pas jugé nécessaire de l’entendre sur cette scabreuse «rumeur insistante sans fondements». Ce qui confirme donc son innocence…
- Bref, c’est pour tout cela que le peuple aime son guide éclairé Bouteflika et le veut comme président à vie. D’ailleurs, perspicace, intelligent et prévoyant comme il est, Bouteflika avait même anticipé cela. Toujours à l’écoute, il a voulu en faire la surprise à son peuple, toute en finesse, toute en douceur et avec toute la classe qu’on lui connaît, sans déranger le moindrement son peuple dont la quiétude lui importe beaucoup. Il est ainsi allé jusqu’à amender la Constitution pour devancer et répondre aux vœux et aux attentes inexprimés de son peuple qui l’aime plus que tout au monde. Il y’en a même qui sont prêts, chaque jour que Dieu fait, à s’immoler pour lui…
- Oui, le peuple aime et adore Bouteflika. La preuve, des algériens, issus de cette jeunesse qui a conduit récemment une émeute générale à travers le pays rien que pour dénoncer les ennemis et les jaloux qui lui veulent du mal et sabotent son programme au sein de son gouvernement, continuent à ce jour à lui manifester leur soutien indéfectible et inconditionnel. Ils le font d’ailleurs tous les samedi matin à Alger…
«2011 est pour nous les peuples. Nous n’avons pas seulement le même passé ou seulement les mêmes problèmes, nous avons le même destin. Il n’y a aucune exception algérienne ou marocaine par rapport à ce qui se passe en Tunisie ou en Egypte.
La démocratie n’est pas un luxe, nous la réclamons et lutterons pour l’avoir. La démocratie est un combat de tous les instants, de tous les jours. Que les peuples aient confiance en leur destin et le prennent en main. Il faut que la vérité soit dite et que la justice se fasse pour que le changement se fasse dans la liesse. Il n’est pas question de se servir d’un malentendu pour créer des divisions entre nos peuples.»
Mustapha Labraimi* Chargé des relations extérieures du PPS, Maroc
Source El Watan
«Je viens du pays de Abdelkrim el Khattabi et de Ben Barka, et je suis heureux d’être dans le pays de la première révolution qui a appris à de nombreux pays dans le monde à se libérer du joug colonial, et de plus invité par le parti de Si l’Hocine, un homme qui est resté fidèle à ses principes.
Je suis heureux aussi d’être invité aux côtés d’un représentant de la deuxième révolution qui vient de Tunisie et qui a montré le chemin de la lutte pour la démocratie à bien des pays.
Un séisme frappe les pays arabes et amazigh et montre que cette ère est celle des peuples et c’est la fin des despotes. Après 30 et 40 ans, nos peuples découvrent que nous sommes gouvernés par des fous, des sots et des psychopathes. Je suis ici avec la foi en un Maghreb libéré rendant l’espoir à ses peuples. Un Maghreb uni, tourné vers un avenir heureux sous la liberté.»
* Membre du bureau politique de l’USFP Maroc
Source El Watan
«Alors que personne ne l’avait pressenti, lors de notre dernière rencontre en 2008 avec Hocine Aït Ahmed, il s’est montré très confiant quant à un changement dans les pays du Maghreb. Le peuple tunisien s’est révolté et a vaincu, et nous espérons de même pour les autres pays du Maghreb.
Dans un premier temps, le peuple tunisien a eu raison du dictateur, dans un deuxième temps, il a eu raison du gouvernement, maintenant il va mener au bout sa lutte pour une réelle démocratie en constituant un Conseil de la révolution devant organiser des élections libres. La Révolution algérienne a toujours été un exemple pour nous.
Le peuple algérien a versé un lourd tribut durant la guerre pour la Libération puis durant les années 1990, nous souhaitons réellement qu’il arrivera à atteindre son objectif démocratique. Notre slogan sera celui d’un Maghreb des peuples défendant un Etat de droit. Que vive le Maghreb et que tombent les dictatures.»
*Chargé des relations internationales du FDLT (Tunisie)
Source El Watan
Le 19 février, le président du RCD, Said Sadi, justifie son absence à la « marche » de la Place du 1er Mai à Alger, par une histoire à dormir debout: il s’est fait voler son passeport à Paris. «A Paris le passeport du Dr Saïd Sadi a été subtilisé, ce qui l’a empêché de prendre le premier avion pour assister au départ de la marche », a indiqué un communiqué du RCD.
Le 26 février, à l’occasion de la « marche » de la Place des martyrs, toujours à Alger, le patron du RCD monte sur un véhicule de la police pour s’adresser aux manifestants au nombre de 100. Le 6 mars, à l’occasion de la « marche » au niveau de la commune d’El Madania, Said Sadi parle d’une tentative d’agression par arme blanche. El Mouhtarem