Par Kamel Daoud, militant des droits de l’homme
Après les marches populaires transformées par votre volonté en manifestations des forces de police dites « anti émeutes » accompagnées des « baltaguias », le Président Bouteflika a décidé la levée de l’état d’urgence. J’y ai cru, nous y avons cru, la communauté internationale qui nous observe y a cru. Enfin la voie de la sagesse. Et je me suis dit ça y est on va se mettre au boulot, nous les militants politiques nous les acteurs de la société civile quels que soient leurs sensibilités, leur âge, leur appartenance, leur région, leur langue. Pour respirer, pour croire à nouveau à notre pays.
Et puis on nous dit que les marches dans la capitale restent interdites, que les partis politiques ne seront pas agréés, et puis que l’armée est chargée de …
On se serait moqué de nous ? Tout change pour que rien ne change ?
Messieurs les décideurs, arrêtez de jouer avec le feu ! Est-ce que vous vous rendez compte que le peuple gronde ? Sur tout le territoire, dans toutes les corporations, à tous les âges, jeunes et vieux, hommes et femmes, chômeurs et salariés, tous avec les sentiments d’être abandonnés par l’Etat et ses tuteurs politiques et militaires. Des émeutes partout, chaque jour, et pas seulement dans la capitale.
S’il vous plaît arrêtez de nous priver de l’oxygène de notre liberté, laissez nous prendre en charge nos problèmes ! N’ayez pas peur pour vos privilèges, vous en aurez sûrement assez pour le restant de vos jours et pour votre progéniture. L’Algérie nous appartient à tous, à vous et aussi à nous. Vous attendez un tsunami pour réagir ? Croyez-vous que les réformettes que vous engagez en urgence grâce au pétrole seront suffisantes ??
S’il vous plaît, l’ouverture politique VITE ! avant que l’irréparable n’arrive et alors, que Dieu nous protège, Nous et surtout Vous parce que ici comme chez nos frères arabes la rue gronde.