Université de Béjaia: Les enseignants réagissent aux menaces du recteur

rectorat.jpgAu moment où les comités étudiants discutent des modalités de préservation de l’année universitaire en entamant les examens du S1, un climat de violence s’est installé au sein de notre université.

Selon les délégués des étudiants, un étudiant de première année de droit, membre du comité, a été victime d’une agression de la part du recteur de notre université et d’un agent de sécurité au niveau du bloc 5 d’aboudaou. Suite à cet incident, les étudiants ont spontanément marché depuis le campus d’Aboudaou sur le rectorat de Targa Ouzemmour pour protester. Le rassemblement a dégénéré et un début de saccage du rectorat a eu lieu.

Informés par des collègues, des membres du collectif des enseignants se sont rendus sur place (vers 13h50) pour apaiser la tension et éviter le pire. Les enseignants, une fois sur les lieux, ont intervenu pour faire entendre raison aux étudiants, très remontés, pour leur rappeler qu’aucun motif ne peut justifier un acte de saccage même en réaction à une éventuelle violence de la part du premier responsable de l’université à l’encontre de l’un des leurs. Les étudiants ont fini par se disperser dans le calme.

Les enseignants (plusieurs collègues et non deux) qui ont accouru, afin de ramener le calme et l’apaisement pour préserver le rectorat, n’ont rien fait d’autre qu’assumer leur responsabilité. Car rien ne peut justifier le recours à la violence, et seul le débat d’idées doit prévaloir au sein de l’espace universitaire. Les enseignants, de par leur crédibilité, ont réussi à convaincre nos étudiants pour agir de manière à éviter l’embrasement. Les délégués des étudiants présents, même dépassés par le mécontentement de leurs camarades, ont pu ramener ces derniers à la raison.

Les dégâts constatés sur place consistent en un micro et quelques chaises brûlés sur le parvis du rectorat, des bureaux saccagés particulièrement celui du vice-recteur chargé de la coopération, la loge des agents de sécurité… Aucun feu n’a été allumé à l’intérieur du rectorat, contrairement à certaines affirmations.
Les actes de destruction de nos biens, quel que soit leur degré, sont condamnables et ne doivent jamais se répéter.

En fin de journée, vers 16h, les responsables des différentes facultés se sont présentés pour tenir une réunion du conseil de direction élargi aux vices-doyens et aux SG des facultés. Il aurait, bien sûr, été souhaitable que ces responsables soient présents sur les lieux à 12h pour ramener le calme et non à 16h! Mais auraient-ils réussi quelque chose se sachant perçus comme des adversaires.

A notre grand étonnement, ils ont commis une déclaration incendiaire au vu de la situation dans laquelle se débat l’université algérienne. En effet, au lieu de tenter d’apaiser les esprits pour sauver ce qui reste de l’année universitaire et de se désoler de l’injonction de la violence au sein de notre établissement, ils accusent « deux enseignants », parmi ceux qui ont intervenu pour ramener le calme, de soutenir un groupe d’étudiants et menacent d’exclure des étudiants…

Cette déclaration du Conseil de direction est une atteinte grave à l’éthique universitaire. Ses signataires assumeront seuls les conséquences qui risquent de surgir. Son contenu rend légitime la question qui suit : Les membres du conseil de direction auraient-ils souhaité que le rectorat brûle ?
Nous appelons toutes les enseignantes et tous les enseignants à participer à l’AG qui se tiendra le Mardi 12 Avril à 11h au niveau de l’Amphi 3 du campus d’Aboudaou pour en débattre.

Non à la violence ! Non aux provocations du conseil de direction !
Pour le respect de l’éthique universitaire ! Pour le respect des franchises universitaires !

Collectif des enseignants de l’université de Béjaia

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