26 juin, 2011
FFS Tizi-Ouzou: Conférence débat en hommage à Matoub Lounes
Compte-rendu de Jugurtha Abbou
Ni la canicule et ni la programmation d’une conférence par un comité administratif un jour de semaine n’ont empêché le FFS de remplir la grande salle du théâtre de la maison de culture Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou en ce dimanche 26 juin à 13h00 par une assistance en majorité de jeunes garçons et filles venus de toute la région.
La conférence qui s’est déroulée sous le signe de «l’hommage au Rebelle», a été animée par Farid Bouaziz, premier secrétaire fédéral du FFS de Tizi-Ouzou, Malika Matoub, présidente de la fondation Lounes Matoub, Me Aissa Rahmoune, membre du comité directeur de la LADDH et ont, tour à tour déployé leur verve pour étaler un discours qui sur les assassinats politiques, qui sur les dérives judiciaires, qui sur les violations de droits de l’homme en Algérie.
Après l’écoute de l’hymne national et l’observation d’une minute de silence à la mémoire de toutes les victimes du combat pour la démocratie, le modérateur de la conférence, Kamel Mammar, 1er secrétaire de la section FFS de Tizi-Ouzou, déclara que cette conférence rentre dans le cadre du programme d’animation politique de la structure qu’il dirige.
Prenant la parole, Malika Matoub déplora que malgré les treize années passées depuis l’assassinat de son frère, l’affaire reste à son point de départ. Pis, certaines parties lui dénient le droit de revendiquer une reconstruction des faits du meurtre. Le procureur adjoint de la cour de Tizi-Ouzou lui a même déclaré que l’instruction étant finie, le procès sera incessamment ouvert. Cela lui a fait dire qu’il y a une volonté politique délibérée d’étouffer l’affaire. Elle finira par dire: 13 ans BARAKAT ! Il est temps que les gens connaissent la vérité sur l’assassinat de Lounes MATOUB. L’espoir réside en elle dans le fait que malgré le mort d’un MATOUB, des Lounes naissent tous les ans.
Intervenant en second, Me Aissa Rahmoune n’a pas eu la langue tendre. Après s’être excusé de l’absence du président de la LADDH retenu pour un cas de force majeure, il s’est lancé dans un plaidoyer en faveur de la reconstitution des faits de l’assassinat. Pour cela, il s’est basé sur des questions essentielles: Comment le chanteur a-t-il été assassiné ? Par qui et pourquoi il a été assassiné ? La vérité est facile à rétablir, dira-t-il, sauf que dans notre pays, non seulement la justice est paresseuse, mais elle est indépendante à la dépendance.
Pour sa part, Farid Bouaziz, a tout d’abord remercié les présents d’avoir répondu à l’appel de « l’Ile de démocratie» qu’est le FFS, seul espace restant à la libre expression. Ailleurs, c’est du faux annonça t-il. A force d’être manipulé par les faussaires, le peuple a fini par tout comprendre. Pour preuve, la Kabylie jadis à l’avant-garde des contestations politiques, se retrouve dépolitisée tant le pouvoir n’a cessé de fabriquer de faux interlocuteurs… Malheureusement, tout le monde est consulté hormis le peuple.
Revenant au rebelle, il dira que celui-ci même mort, constitue un cauchemar pour ses détracteurs, car en plus d’être un grand chanteur, Lounes a su résumer toutes les manœuvres des décideurs en un seul mot : «Dh aghourrou (le leurre)».
A la fin de la conférence, une quinzaine d’intervenants a posé des questions relatives tant à l’assassinat de MATOUB qu’à la situation politique du pays. L’ancien député du FFS, Malek Sadali a agrémenté les débats par un témoignage sur les positions du parti après le 25 juin 1998, période durant laquelle il était secrétaire national du parti.
En guise de clôture, le 1er secrétaire de la section organisatrice à déclarer que «plus on accuse le FFS et plus on ouvre un débat de fond; et plus on ouvre un débat de fond plus la vérité jaillit avec force pour discréditer les accusateurs et les charlatans de la démocratie».