Hors d’haleine, ces ingénieurs de second souffle de sonatrach !

sonatrach.jpgUn cadre de sonatrach pour « Algérie¨Politique »

Sonatrach est parmi les entreprises à caractère technique, à travers ses métiers de base, qui avaient plaidé en faveur de la promotion interne démesurée de son personnel devenu cadre au point de provoquer le naufrage d’une belle ambition. Le récit se polarise surtout autour des faux cadres et ingénieurs de boîtes qui ont paralysé le dynamisme managérial de sonatrach aussi bien sur le plan technique qu’administratif.

Jadis dans les années qui avaient succédé la nationalisation des hydrocarbures en 1971, sonatrach était effectivement dépourvue quantitativement de cadres et notamment d’ingénieurs pour relever le défi. Toutefois, les anciens diplômés dont y compris les anciens ingénieurs, malgré leur nombre réduit, avaient pu s’adapter et prendre la relève car ils disposaient d’une formation académique universelle et un cursus complet et régulier pour prouver finalement leur niveau professionnel très ambitieux. Ceci étant évidemment dû au niveau académique requis qui prévalait dans les formations particulièrement à caractère scientifique en Algérie, complétées le plus souvent par des formations de valeur à l’étranger.

Alors que les formations techniques, en général, et celles de techniciens et d’ingénieurs qui avaient perduré durant les 25 dernières années en Algérie se voyaient surtout se faire attribuer des profils dont la qualité laisse beaucoup à désirer. Les notions fondamentales se voyaient alors en perpétuelle dégradation avec des déperditions de niveau pour favoriser des quantitatifs de diplômés, usés déjà au préalable de leur formation spécifique parfois, sans pour autant débuter dans le monde professionnel. La situation étant similaire, sinon plus dramatique en terme de niveau et exigences de recrutement dans les deux instituts, soit disant, spécialisés en hydrocarbures, à savoir l’INHC particulièrement qui n’exige même le baccalauréat et l’IAP de Boumerdes jusqu’au milieu des années 80. D’autant plus, qu’à l’époque, sonatrach devrait assurer l’emploi pour tous les sortants de ces deux instituts indépendamment des valeurs académiques intrinsèques acquises lors de leur formation et indépendamment du mode de leur accession systématique.

C’est pourquoi, sonatrach ne pouvant trouver des qualifications de niveau appréciable sur le marché national, se voyait contrainte d’embaucher au mieux les profils de valeurs parfois au dessus de la moyenne, abstraction faite, bien entendu, aux faveurs enregistrées pour des cadres non méritants. Ces diplômés, tout azimut, devenus par la suite cadres de l’entreprise, qui malgré leur cursus régulier, avaient de la peine pour assumer leurs nobles tâches par manque d’inertie dans le dynamisme professionnel. La majorité d’entre eux, le comble, avaient fatalement progressé au fil du temps pour occuper des postes très importants de gestionnaires et de managers dans l’entreprise, parfois, sans pouvoir contribuer de manière efficace au sens de la rigueur pour pouvoir manifester un professionnalisme avéré et cohérent. Les quelques compétences minoritaires sont noyées par une marginalisation manifeste imposée par la majorité fidèle au dictat de la médiocrité régnante.

L’ironie du sort concerne la dernière catégorie des ingénieurs de boîte que sonatrach a validé en quantité impressionnante. Il s’agit en effet du souci de promotion, en interne, des anciens techniciens. Disposant de niveau scientifique très limité, ils bénéficient le plus souvent d’une formation de bas niveau théorique dans les écoles d’apprentissage de l’entreprise durant deux années pour se faire octroyer, par miracle, le diplôme d’ingénieur. Ceci étant, leur apport en tant que technicien praticien est irréprochable et pouvaient bien évoluer à l’horizontale.  Quant à devenir ingénieur, au même titre que ceux qui avaient suivi un cycle complet et régulier, (BAC plus 5) en est une aberration au regard du fait accompli des droits et devoirs et des résultats inadaptés jusque-là enregistrés. Un bon nombre s’est fait attribuer même des postes de responsabilité et de gestion de haut niveau. D’ailleurs les considérations ne pourraient, en aucune manière, être les mêmes. Si les premiers avaient majoritairement failli à leurs tâches, comment cette dernière catégorie d’ingénieurs très essoufflés, pourrait-elle l’assumer ?

Pour ces ingénieurs de bas niveau, l’inexistence d’un background vital en matière de connaissances scientifiques requises, constituant une référence délétère, en est l’handicap majeur pour pouvoir gérer ne seraient-ce que les difficultés techniques quotidiennes. Ces dernières exigent des outils scientifiques élémentaires de gestion dont les ingénieurs de boîte ne disposent pas. Voire des ingénieurs de cette catégorie ne pouvant même pas effectuer une règle de trois. Le cas est similaire pour des détenteurs de CAP devenus gestionnaires et chefs de services. Tandis qu’un gestionnaire technique qui ne pourra pas apprécier une simple modélisation mathématique ou matérialiser une simulation théorique d’un phénomène technique ne pourra jamais anticiper sur les comportements industriels effectifs. Faire la part entre un système linéaire ou non linéaire devient du domaine de l’impossible. Oser parler de la dimension de gestion prévisionnelle ou de recherche opérationnelle, de la topologie ou des probabilités et statistiques, relève du chimérique et devient un véritable tabou. Pour ces techniciens devenus ingénieurs, la théorie leur est incommode et inconvenante car ne pouvant pas formaliser une simple actualisation de coût ou parvenir à faire la différence entre les biens amortissables ou pas pour ne pas évoquer l’aperçu d’un bilan financier ou autres règles de gestion. Il ne faut pas perdre de vue aussi le niveau déplorable qu’ils détiennent en langue française notamment, outil primordial de travail quotidien. Ce complexe d’infériorité vis-à-vis de la connaissance théorique, se traduit évidemment par des comportements d’acharnement subalternes.

Face à l’évolution de la situation actuelle devenue inextricable où toutes les valeurs s’entremêlent, sonatrach souffre d’un système pesant de faux cadres gestionnaires et d’ingénieurs dits à bout de souffle qui n’ont de réputation que de se faire des illusions de parcours. Somme toute, l’entreprise a failli à son honorable adage : « Le gisement le plus précieux de sonatrach, ce sont ses ressources humaines ». En toute objectivité, les effets de ce constat sur le management sonatrach, sont bouleversants et rétrogrades.

La chère et regrettable entreprise sonatrach évolue, le moins qu’on puisse dire, avec un souffle agonisant au regard de la mystification des stratégies antérieures des valeurs humaines qui sévissent encore et qui n’ont fait de ses ressources humaines que des travestis en terme de formalisme abusif, de réflexions inadaptées, de cogestion aléatoire, de directoires incongrus, de dilapidation des droits d’autrui, etc. Bref un amalgame non pas de compétences, bien que minimes soient-elles, car elles sont volontairement amoindris, mais plutôt d’attributions souillées et personnalisées, le plus souvent, par des considérations endogènes intempestives et donc nocives qui limitent fatalement leur champs d’action et celui des nobles activités de l’entreprise. Ainsi l’entreprise demeure vouer à une déchéance certaine aux valeurs rendues avec préméditation, le moins qu’on puisse dire, étriquées.   

Le constat est morose et ne porte certainement pas sur la vertu édifiante puisque bien que les scandales de corruption dont jadis l’insinuation était taboue, ont pu voir le jour selon les proportions les plus hallucinantes. Les résultats induits ne pourraient donc être forcément qu’inconvenants grâce aux injonctions et dispositions, non seulement de mauvaises intensions et de complaisance à plusieurs niveaux des hiérarchies, mais dues aussi à la médiocrité de la nature de la composante humaine en général et particulièrement celle des ingénieurs de second souffle, en particulier. Cette affluence démesurée des valeurs antagonistes qui ne recherchent que les propres intérêts, au détriment des valeurs déontologiques bien reconnues, sont largement préméditées, bien que, dans une large proportion, dues malheureusement à la dissonance cognitive traduisant fidèlement la valeur intégrale d’un support humain devenu inadapté, incohérent ou inconvenant pour un développement harmonieux. Les résultats, hélas, de plusieurs décennies le prouve amplement.

Sans pour autant exposer les caractéristiques et dimensions de sonatrach, ainsi que ses objectifs que personne n’ignore d’ailleurs, il serait objectif de situer d’abord le zèle de la déroute sinon les débâcles et de la hiérarchie supérieure ou classe dirigeante, en premier lieu. A commencer d’abord avec la désignation de certains responsables supérieurs qui ne disposent parfois d’aucune attestation de niveau académique supérieur ou même d’un commandement antérieur prouvé. La seule motivation est une ancienneté validée au détriment d’une véritable expérience professionnelle ou d’un apport managérial consistant de mérite prouvé.  Voir un directeur de complexe pétrochimique ayant la formation de base agronomique. Autre cas insolite, un détenteur de CAP en menuiserie diriger l’exploitation de tous les hydrocarbures d’Algérie avec un staff d’ingénieurs à sa disposition. Comment devant de telles situations, ces faux responsables pourront-ils saisir les notions techniques fondamentales pour pouvoir agir, gérer et décider convenablement ?     

Car même parmi ceux qui disposent de diplômes supérieurs, il existe certains qui ne sont absolument pas aptes au commandement ni pour gérer les hommes, ni pour gérer la technique ou l’administration. Le comportement paranoïaque se retrouve chez beaucoup de responsables qui se maintiennent, le comble, de façon nonchalante, en dépit des obstacles quotidiens irrésolus. Ceci est évidemment aisé par le système de gestion en vigueur qui est défaillant, à plus d’un titre, car ne permettant aucune obligation de résultat et ne pénalisant pas les auteurs de mauvaise gestion et de fautes professionnelles graves. Dans de pareils cas, souvent les sentiments se mêlent aux considérations professionnelles car les limites des pouvoirs sont souvent évasives. Pourquoi ne pas instaurer le système de test psychologique adapté aux responsables avant de leur attribuer un poste de haut rang ? Outre les critères et exigences de poste, il va falloir que le responsable ait du moins le minimum de qualités requises au commandement. Cette abstraction a vu plusieurs cadres de valeur dont des ingénieurs de qualité, déserter leurs postes de travail en raison des mauvais comportements abusifs de leurs responsables hiérarchiques. En outre, toute introduction de recours de la victime à l’encontre de son responsable hiérarchique, se verra pénaliser en toute injustice avec toute la rigueur insolite. La médiocrité l’emporte comme critère majeur dans le choix même des cadres à qui l’on devrait confier des responsabilités.  

Le plus dramatique encore est quand l’entreprise place ses intérêts avec des enjeux économiques et stratégiques énormes sous l’autorité de responsables vicieux qui ont déjà prouvé leur incompétence auparavant ou bien connus à travers leurs comportements rétrogrades et immoraux dans des postes antérieurs. Les cas similaires vécus sont si nombreux que personne n’oserait les citer d’où les situations de récidives se sont accrus. Les nobles concepts de la morale et de la conscience ont épousé le chemin de l’avilissement au point où non seulement ce serait déchoir mais accepter aussi une pareille mésalliance.

Des observations par des exemples des plus remarquables, qui, en sommation freinent l’élan de gouvernance de l’entreprise. Une entreprise qui se veut être classé au rang mondial pourra-t-elle se permettre de ne pas se soumettre à la législation algérienne ? A en citer d’abord les deux documents de base tels que la convention collective d’entreprise et le règlement intérieur, qui sont largement dépassés par la promulgation de nouvelles lois régissant la relation de travail et dont leur mise à jour n’a pas été opérée et ce depuis plusieurs années. Le comble est que les managers, à divers niveaux, appliquent scrupuleusement les textes obsolètes et portent ainsi préjudice aussi bien aux travailleurs qu’à l’entreprise. Ceci est insignifiant si l’on se réfère à la non-conformité aux textes de lois régissant les contrats de l’opérateur public. Les résultats sont bien dramatiques, connus et d’actualités.

Abus pour abus, la formation bidon de l’arsenal des ingénieurs de boite fait décroître de manière significative l’intelligence collective des potentiels humains de l’entreprise. Ce qui génère un effet de gambade surtout que la considération de ces faux ingénieurs de second souffle, vient s’apparenter aux mérites des véritables ingénieurs en droits et malheureusement pas en devoirs. Il est temps que jamais que sonatrach se recentre davantage autour des véritables valeurs humaines selon les référentiels universels de mérite et de dignité pour pouvoir se maintenir au diapason de la mondialisation.

Commentaires

  1. adam dit :

    J’ajouterai que cette entreprise est totalement fermée aux compétences externes.
    je suis diplômé d’une grande université américaine et malgré toutes mes tentatives (j’ai même saisi l’ancienne directrice exécutive RH)mes offres sont restées sans suite. Finalement, ils m’ont rendu service, je suis présentement avec une entreprise étrangère et évolue dans un environnement beaucoup plus professionnel.

  2. aziouz dit :

    il n’y pas que c’est aspect qui fait que le groupe sonatrach souffre de probleme de competence voire de releve à laquelle il n’y a pas que ça, il y a un grave probleme qui merite d’etre souleve d’une maniere approfondie il s’agit de la bourse d’emploi instaurée dans le but de faire sortir des tenebres des competences avérées.
    ce qui n’a jamais été le cas puisque des criteres claniques et surtout regionnalistes passent avant les criteres accademiques déliberment ignorés

  3. fatma dit :

    Cela est connu, et ce n’est pas un secret de policinelle: on forme et on forme pour avoir de bons ingenieurs et cadres en mediocrite.
    N’allons pas plus loin: dans l’enseignement, des gens passent 3 ou 4 fois le BAC, ils deviennent Professeur et Proviseur, sans parler de la maitrise de la langue arabe, francaise ou anglaise.
    On a seme la mediocrite et on recolte la medicocrite. ET il y a beaucoup de gens qui occupent de hauts postes: aucune notion de management, ni d’organisation, ni de ressources humaines.

  4. hipster dit :

    oui il ya des lacunes, il ya des passe droit mais il ya aussi un espoir. arrête de verser votre venin a chaque fois qu’il ya un article qui se lance dans une vision d,eclairer le public.plutot faite nous des proposition de comment sortir de se marasme general. que chacun apporte sa touche pour aller de l,avant . nous ne pouvons pas tous etre des cadres ,car la vie est ainsi faite ,il faut un peu de tout . mais malhereusement nous voulons tous devenir des cadres et des presidents de societe .juste pour preuve , l’algerie importe de la maind’oeuvre ouvriere de chine. disant que ce metier m,est pas fait pour nous . changeant de mentalité, soyant fiere de travail accompli, soyant fiere de nous salir les mains pour gagné notre paix . apres .

  5. Tag dit :

    On a toujours dit que le système algérien est bâti sur la corruption, c’est-à-dire une rente offerte par la SONATRACH.
    Donc les compétences sont mises au placard et heureusement pour les veinards il y a au delà des mers.

  6. moh dit :

    ce phénomene ne date pas d’aujourd’hui.c’est le fruit de la politique de boumediène.qui dit socialisme dit fénéantise dit paresse dit négligeance dit népotisme dit assistanat,dit médiocrité ….etc.les cadres qui dirgent actuellement sont les etudiants assistés des années 70.ceux a qui l’etat offrait des chaussures, costumes,salaire … en plus d’un poste d’emploi(« responsable »)qui les attendaient à leur sortie.sachez monsieur que ces gens ont été tellement assistés que c’est devenu pour eux un mode de vie.ils touchent rarement à leur paie .ils prennent tout gratuitement des entreprises ou administration ou casernes …etc.la majorité d’entre eux ne savent méme pas marchander dans un marcher.ils ne possedent ni compétance ni savoir à transmettre.le plus dramatique dans tout ça c’est qu’ils se prennent pour des lumières alors qu’ils ont ruiné le pays.

  7. h_reda06@yahoo.fr dit :

    hadhi hogra les technien en secretariat et les plus ancien puisque je suis secretaire n2 depuis 24 ans a la sonatarch
    et j’ai un diplome technicien en secratariet cat 15 (hasbi allah wa ni3ma el wakil

  8. nounou dit :

    bonjour

    je ne sais pas pourquoi vous vous acharnez gratuitement sur les Techniciens Supérieurs de l’INHC ou de l’IAP alors que ùe vrai problème de

Laisser un commentaire

FRONT NATIONAL - Bouches-du... |
Mouvement des Jeunes Social... |
15ème circonscription du No... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Sagvar, le Roman Noir de la...
| Sarkophage
| UES - Claude WEBER