Intervention du 1er secrétaire du FFS à l’ouverture des travaux des Journées d’été Europe Ecologie
Clermont-Ferrand- 18 aout 2011
Merci de m’avoir invité aux journées d’été d’Europe Ecologie Les Verts.
Le débat sur les relations Euro-maghrébines me parait d’un intérêt essentiel en ces moments décisifs pour l’avenir des pays du Maghreb. Je vous remercie d’avoir initié ce débat qui concerne l’aire méditerranéenne mais qui nous renvoie aussi aux problèmes de la bonne gouvernance, de la création d’ensemble continentaux et régionaux et plus généralement aux multilatéralismes dans les relations internationales.
L’écologie renvoi au développement économique et social mais pour moi, ce concept, renvoi également à l’écologie de l’action politique. Les relations Euromaghrébines ont besoin d’être dépolluées.
Pour revenir concrètement à la thématique du débat d’aujourd’hui, Maghreb – Europe : Quelles relations pour quel avenir commun ?
Je veux d’abord vous dire ma joie et mon espoir.
Oui je suis heureux du nouvel intérêt manifesté, voire du nouveau regard porté par l’Europe aux pays de la rive sud de la Méditerranée. Cette nouvelle posture succède à une longue période ou les relations entre les pays du Maghreb et l’Europe ont été marquées par un soutien sans réserve, voire la complaisance des dirigeants européens avec les pouvoirs autoritaires en place au Maghreb.
Tant sur le plan politique qu’économique et culturelles, les relations entre l’Europe et les pays du Maghreb sont basées sur la dépendance, les rapports de force, les gestions sécuritaires et l’exploitation des ressources naturelles.
Force est de constater qu’il n’y a jamais eu de véritable projet Européen pour le Maghreb, comme cela a pu être le cas pour le Sud de l’Europe (Grèce –Espagne – Portugal) ou pour les pays de l’Europe de l’Est après la chute du mur de Berlin.
Bien sûr, l’on pourra m’objecter que pour aider le Maghreb, faut-il encore que ce Maghreb existe ? Oui le Maghreb est encore à créer, le Maghreb est encore à construire.
Aujourd’hui, le printemps arabe, le réveil des peuples du Maghreb est à l’ordre du jour, qu’en sortira t-il ? Il est difficile, à l’heure actuelle, de prévoir avec exactitude les évolutions possibles dans l’avenir.
Mais d’ores et déjà, nous devons reconnaitre les uns et les autres que ce réveil nous a tous surpris, même si nous sentions déjà que le statu quo était devenu intenable dans ces pays ; même si nous avions une perception de plus en plus affirmée du divorce entre les pouvoirs en place et les sociétés ; des fractures au sein de ces sociétés et des risques de déstabilisation ou de dislocation de ces pays.
Il nous faut reconnaitre que nous sommes en présence de mouvements populaires ayant toutes les apparences de l’autonomie avec des objectifs politiques précis et limités. Aucune couleur idéologique, aucune liaison avec un parti ou une force sociale quelconque, des mots d’ordre précis : la chute des régimes en place et le changement. C’est le fighting spirit, le génie des peuples, qui a crée cette rupture. L’initiative populaire a permis de suppléer la faiblesse des oppositions et le manque de solidarité internationale.
Aujourd’hui, nous devons rester conscients que les forces qui s’opposent au processus de changement sont encore considérables et peuvent infléchir les options démocratiques en œuvre.
Les difficultés économiques que vivent ces pays sont également de nature à compromettre les espoirs de changement démocratiques et peuvent également légitimer les politiques du hasard.
Ce que je souhaite, c’est effectivement une redéfinition des relations entre les pays du Maghreb et l’Europe. Il n’est pas naïf d’espérer que ces relations jusque là basées sur le rapport de force puissent être fondées à l’avenir sur des préoccupations éthiques.
Les pays du Maghreb ne sont plus de protectorats, les pays du Maghreb ne sont plus des colonies. Soutenir des régimes oppresseurs de leur peuple c’est faire le lit de tous les intégrismes et de tous les extrémismes ; c’est alimenter les logiques d’affrontements entre cultures et civilisations.
L’éthique, quoi qu’il en coute, c’est de dire :
NON au chantage par le pétrole et le Gaz
NON à la corruption et aux pots de vin
NON au chantage par la menace d’attentats
NON à la raison d’Etat qui couvre l’assassinat politique et les répressions sanglantes.
Jusqu’à quant le bilatéralisme des relations entre l’Europe comme entité entre les pays Européens et les pays du Maghreb tiendra lieu de politique européenne. Saurons-nous dépasser les prétextes sécuritaires et les considérations historiques ?
C’est parce que les régimes encore en place sont incapables de se réformer de l’intérieur que la communauté internationale et notamment l’Europe, devront assumer leur responsabilités. Les peuples bougent, les sociétés se mettent en mouvement, mais pour vaincre durablement, ils ont besoin de soutien politique. Ce soutien ne saurait être ni le scénario de l’intervention en Libye ni celui de l’attentisme face au drame syrien.
Aujourd’hui, l’urgence est de jeter les bases d’un partenariat crédible entre l’Europe et le grand Maghreb. Les peuples du Maghreb veulent rétablir le lien social pour construire le changement et sortir de l’exclusion et de l’émeute. Nous avons l’espoir de voir les femmes et les hommes de nos pays accéder à la citoyenneté.
C’est pour réaliser ces aspirations que nous voulons construire de nouvelles relations avec l’Europe, c’est pour nous la garantie d’un avenir commun dans le respect mutuel, le partage de valeurs universelles et le co-développement.
Merci de votre écoute
excellente intervention qui résume toute la problématique des relations entre les pays des deux rives depuis la période des indépendances.c’est une vraie synthèse des déclarations du FFS à propos des questions politiques régionales et internationales.
Ces pays d’Europe ont un appétit féroce pour nos ressources, le jour où ils sont pris d’une diarhée aprés une dégestion excessive et qu’ils ont salie leur cullote ils la change. Il n y’a qu’à voir MAM salie puis changée.