Makhlouf Aït Ziane El Moudjahid
Le Front des forces socialistes a organisé jeudi dernier au niveau de son siège à Alger une conférence débat portant sur le thème : «Les réseaux sociaux en Algérie». Plusieurs interventions de qualité ont marqué cette rencontre. On retiendra notamment celles de l’universitaire Arezki Derguini, qui a traité du thème des «Réseaux sociaux et autonomie sociale», de Samir Hchicha, blogueur algérien installé à Paris, qui est intervenu à distance sur «Le printemps arabe et l’impact sur la blogosphère DZ », et enfin du directeur de la revue INTIC, spécialisée dans les nouvelles technologies, qui a évoqué lui «L’utilisation d’internet par les Algériens».
Selon cet expert, qui répond au nom de Nassim Lounès, il y a «une prise de conscience collective sur l’importance des technologies de l’information et de la communication». Une prise de conscience «qui est en train de s’ancrer chez les Algériens», a-t-il affirmé. Il a indiqué que «l’utilisation de l’internet a connu ces derniers temps une croissance remarquable».
Etayant ses dires, M. Lounès a présenté les résultats obtenus par une étude sur les usages et perceptions des internautes du Web algérien. Initiée par deux entreprises algériennes, IDEATIC et Med&Com, cette étude met en évidence le fait que la gent féminine, qui ne s’intéressait pas à la Toile au début des années 2000, a grandement rattrapé son retard : «Alors qu’elles ne constituaient que 25,8 % des internautes algériens qui se connectaient sur la Toile, elles sont aujourd’hui 30% à se rendre sur internet, tous âges confondus», a-t-il signalé.
Allant plus loin, le directeur de la revue INTIC a estimé que «grâce aux politiques de développement de l’ADSL partout en Algérie, nous constatons une meilleure pénétration d’internet dans tout le pays, contrairement aux années précédentes où l’étude révélait une concentration au Centre». Conséquence directe de cette politique, les jeunes sont, encore une fois, cette année, les plus nombreux à se connecter régulièrement à internet.
L’intervenant a relevé que «seulement 32% des internautes déclarent se connecter pour accéder aux réseaux sociaux, tels que Facebook ou Twitter». Aussi, selon lui, «le grand gagnant de ce marché très porteur est sans conteste Facebook qui totalise 70% des connexions des réseaux sociaux en Algérie». Il dit dans ce contexte que «le chiffre à retenir, même s’il est approximatif, est que Facebook compte 1,8 million de membres algériens».
De son côté, le professeur Arezki Derguini a souligné que grâce à l’émergence de ces réseaux sociaux, l’information est devenue rapidement accessible, par rapport aux années précédentes. «Avant, l’information passait par plusieurs intermédiaires, alors qu’aujourd’hui, avec cette nouvelle technologie, il n’y a plus d’intermédiaire. Il y a seulement le producteur et le consommateur», a-t-il ajouté.
Mettant l’accent sur l’impact des révolutions arabes sur l’Algérie, il a souligné qu’«il y a deux aspects : l’un quantitatif et l’autre qualitatif. Concernant le premier, le nombre des adhérents à internet a augmenté pour atteindre les 2,5 millions, tandis que le second fait état de la consultation à internet. Un aspect qui a permis aux citoyens d’acquérir plusieurs connaissances et le transfert du savoir-faire».
Dans le même ordre d’idées, Abdou Bendjoudi, blogueur et membre du MJIC, a indiqué que, «les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook ont joué un grand rôle dans les révolutions arabes. Il a cité comme exemple la révolution du Jasmin en Tunisie où les manifestants ont utilisé ces réseaux pour coordonner leurs actions», avant d’ajouter que «les Algériens, pour la plupart, utilisent ces réseaux sociaux comme des espaces d’amusement et de discussion».