Quand une société française aidait Kadhafi à surveiller le web

kadhafi.jpgUne société française, entre autres, filiale de Bull, avait fourni au régime de Kadhafi un système permettant de surveiller des échanges sur l’Internet libyen, révèle mardi le Wall Street Journal. Ce système a permis aux renseignements libyens de lutter contre l’opposition dans le pays. 

 

En visitant les locaux des services de renseignement libyens, délaissés par ses occupants depuis la chute de Tripoli, des reporters du Wall Street Journal ont fait d’intéressantes découvertes permettant de comprendre comment Kadhafi surveiller ses citoyens sur Internet.

 

Dans une pièce au rez-de-chaussé de cet immeuble désormais abandonné, les journalistes ont mis la main sur des documents laissés par terre par des agents pressés de partir : des manuels d’utilisations portant le logo d’une société baptisée Amesys. Sur la porte, un avertissement : « Aidez nous à garder nos affaires classifiées secrètes. Ne parlez pas d’une information classifiée en dehors du QG ». Cet avertissement valait pour les informations recueillies par les agents, mais aussi peut-être pour la manière dont ils les récoltaient. 

 

Car le régime libyen a semble-t-il passé des contrats avec des sociétés étrangères pour surveiller son Internet local : Narus, filiale de l’américain Boeing et spécialisée dans la protection contre les cyberattaques, le Chinois ZTE, pour la surveillance, le Sud-Africain VASTech, pour les écoutes téléphoniques, et Amesys donc. Une entreprise française, rachetée par Bull en janvier 2010. C’est elle qui a équipé en 2009 le centre de surveillance d’internet de Tripoli avec un système d’analyse du trafic internet (« deep packet inspection », DPI), selon des personnes proches du dossier, citées par le quotidien américain, qui qualifie le système d’un des plus « intrusifs » existant dans le monde. Le DPI permet de contrôler les messages qui s’échangent, pour éventuellement filtrer voire censurer des « paquets » de données. 

 

Surveillance des mails et des messageries 

 

Le système utilisé se nomme Eagle. Selon la société française, qui fait la promotion de son produit sur son site Internet, il permet de détecter des emails provenant des messagerie Hotmail, Yahoo ou Gmail et de voir en temps réel des conversations sur des messageries instantanées comme MSN ou AIM. Ainsi, dans la salle visitée, les reporters du Wall Street Journal sont tombés sur des copies de conversations entre internautes libyens.L’une d’elles retranscrit un échange de 16 minutes sur Yahoo entre un homme et une jeune femme. Entre les flirts et les déclarations d’amours, l’homme s’inquiète d’être devenu une cible pour les services secrets libyens depuis sa participation au mouvement d’opposition débuté en février. « Ne m’oublie pas » lui répond-elle. 

 

Interrogé par l’AFP, le groupe Bull a indiqué qu’il ne faisait « aucun commentaire » sur cette information, selon une porte-parole. 

 

 

V.V. (avec AFP) – leJDD.fr

Commentaires

  1. sexualite dit :

    Il n’y pas de limite losqu’il s’agit de s’enrichir, on vend des armes, on vend les médicaments pour soigner les blessés, on aide les dictateurs, on permet des magouilles sur le dos des peuples, on détouren les vivres données par les ONG etc etc etc

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