Propos recueillis par Armin Arefi www.lepoint.fr
Installée au Caire, la politologue Sarah Ben Nefissa, chercheuse à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), apporte au Point.fr un éclairage essentiel à une semaine de la tenue des premières élections post-Moubarak.
Le Point.fr : Le peuple égyptien vit-il sa seconde révolution ?
Sarah Ben Nafissa : C’est la continuité de celle du 25 janvier. À la démission de Hosni Moubarak, en février dernier, le pouvoir a été remis à la direction de l’armée. Depuis, toutes les avancées politiques ont été acquises sous la pression permanente des révolutionnaires de la place Tahrir, qui ont à chaque fois réussi à faire reculer le régime. Ainsi, les manifestants sont parvenus à ce que les anciens membres du Parti national démocratique de Moubarak ne puissent se représenter aux législatives, neuf mois après l’avoir réclamé. Au final, la direction de l’armée n’a rien compris à la révolution du 25 janvier. Elle a simplement cru à une poussée de fièvre, et à un rejet de Moubarak et de son fils. Si bien qu’à l’issue de la révolution la tête du régime a sauté, mais la structure générale du système politico-administratif n’a pas bougé.
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