Égypte : le blogueur Alaa Abdelfattah libéré

Égypte : le blogueur Alaa Abdelfattah libéré dans Non classé alaa.vignetteLa justice égyptienne a libéré le blogueur Alaa Abdelfattah, détenu depuis près de deux mois pour avoir «incité à la violence contre les forces armées» lors d’une manifestation tenue par les Coptes en octobre dernier.

La soeur du militant égyptien, Mona Abdelfattah, a annoncé mercredi sur Twitter que la Haute cour de sûreté de l’État avait décidé «de libérer Alaa». Une source judiciaire a également confirmé la nouvelle, précisant toutefois que le blogueur ne pourra pas quitter le pays, car le dossier était toujours à l’étude.

Alaa Abdelfattah a été placé en détention provisoire le 30 octobre. Il est accusé de vandalisme et d’avoir incité à la violence le 9 octobre, lors d’une manifestation de milliers de Coptes (minorité chrétienne d’Égypte, 10 % de la population) dénonçant l’incendie d’une église dans la province d’Assouan, dans le sud du pays, par des islamistes radicaux.

La manifestation a dégénéré en affrontements meurtriers entre les forces de l’ordre et les Coptes. Vingt-cinq personnes, essentiellement des chrétiens, ont été tuées, et au moins 300 autres ont été blessées. Plusieurs manifestants ont alors accusé les soldats d’avoir ouvert le feu sur des civils et d’avoir fait un usage excessif de la force, ce que l’armée a récusé.

Lors de sa mise en détention, M. Abdelfattah a nié les accusations déposées contre lui, dénonçant « une campagne pour aller à la chasse aux militants », selon ce qu’avait indiqué le directeur du Réseau arabe pour l’information sur les droits de l’Homme (ANHRI), Gamal Eid.

« [Alaa Abdelfattah] a refusé d’être interrogé par le Parquet militaire parce que l’armée elle-même, dont dépend ce Parquet, est accusée d’être impliquée dans les évènements. Le Parquet a donc décidé de le placer en détention pour 15 jours », avait alors précisé Gamal Eid.

Des prisonniers d’opinion

D’autres blogueurs égyptiens ont également été emprisonnés en raison de leur militantisme. Hormis Alaa Abdelfattah, 27 autres personnes accusées d’avoir incité à la violence ont été libérées depuis un mois, en attente de leur procès.

Le 14 décembre dernier, le blogueur Maïkel Nabil, 26 ans, a pour sa part été condamné en appel à deux ans de prison pour avoir « insulté » les forces armées sur Facebook.

La cour militaire l’avait pour sa part condamné à trois ans de prison en avril dernier, devenant le premier prisonnier d’opinion en Égypte depuis la révolution.

Au pouvoir depuis la chute du président Hosni Moubarak, l’armée est vivement critiquée pour avoir traduit des milliers de civils devant des tribunaux militaires, notamment pour avoir insulté les généraux au pouvoir.

Elle s’est aussi attiré la critique de plusieurs groupes de défense des droits de l’homme en condamnant des dizaines de personnes pour vols et agressions.

Les blogueurs se trouvent dans la mire du pouvoir en Égypte depuis plusieurs années. En 2010, un blogueur a été condamné à six mois de prison pour divulgation de secrets militaires. Un autre internaute a pour sa part été acquitté la même année, il était accusé d’avoir critiqué l’armée.

Radio-Canada.ca avecAgence France Presse, Al-Jazira et Reuters

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