Avant de répondre aux questions des lecteurs d’Algérie Politique, je tiens à remercier les nombreux internautes qui continuent de consulter le blog malgré une absence qui a duré quelques semaines. Ayant voulu sauvegarder cet espace comme forum de libre débat, j’ai préféré le mettre en veille pendant la campagne électorale.
Question :
Hocine Aït-Ahmed doit-il rentrer au pays ? Vous n’avez jamais demandé la présence du Zaïm en Algérie. Pourquoi ?
Bien entendu. Ce serait un bonheur pour moi, pour nous. Quand et pourquoi ? Son engagement politique l’a éloigné de son pays la plus grande partie de sa vie. C’est lui qui le fera revenir Incha Allah.
Nous avons toujours demandé la présence du Zaïm en Algérie, et toujours travaillé à ce que les circonstances qui l’ont éloigné du pays changent. Pour le moment, ce n’est pas le cas et nous pensons qu’il est mieux là où il est. C’est un choix politique et je comprends que son absence dérange autant.
(…) Vous nous aiderez beaucoup à expliciter encore mieux la situation du FFS, mais j’avoue que je ne comprends pas les exclusions qui viennent d’être décidées (…) On ne peut pas avoir géré au plus haut sommet le parti et se retrouver ainsi jeté comme un malpropre…
J’ai envie de retourner la question. Ce qui vient d’arriver nous démontre qu’on peut effectivement avoir géré au plus haut sommet le parti et se retrouver à agir comme de manière inacceptable.
En réalité ce qui s’est passé est très simple. Karim Tabbou a été notre 1er secrétaire pendant 4 années, il a eu les mains libres pour gérer le parti comme il l’a voulu. Je ne reviendrai pas sur cette période, mais je dois constater que le fait d’avoir du laisser l’alternance se faire, l’a rendu un peu nerveux, pour ne pas dire plus. Il a petit a petit dérivé vers des actes inacceptables, surtout de la part d’un aussi haut responsable du parti.
Il s’est d’ailleurs lui-même mis hors la loi du FFS en allant s’épancher sur la place publique. Cela lui vaut une suspension, et nos une exclusion, que de nombreux militants trouvent trop tardive.
Il devra s’expliquer devant la commission de médiation du parti.
C’est d’ailleurs la seule suspension prononcée, avec celle prononcée contre le premier secrétaire fédéral de Béjaia, puisque Samir Bouakouir, n’étant pas militant du FFS depuis une dizaine d’années, ne peut même pas faire valoir ses droits de militant du parti.
Par ailleurs, j’ai envie de préciser qu’au FFS il n’y a pas de contestataires mais des candidats non retenus sur nos listes électorales.
Il n’y a jamais eu de débats contradictoires au sein du FFS. Pourquoi ?
Il y a TOUJOURS eu des débats contradictoires au FFS ! Ca a souvent créé beaucoup de tensions et de frustrations mais c’est le prix à payer lorsqu’on veut être un parti démocratique. Je vais même en rajouter: c’est le seul parti algérien qui a sans cesse expérimenté des modes et cadres de débat libres. La dernière expérience nous a imposé près de 2 mois de débats et une convention nationale pour seulement affiner notre argumentaire pour et contre la participation du parti aux élections législatives. Et c’est une session du Conseil national qui a tranché le débat par un vote démocratique. Vous connaissez une autre institution algérienne en mesure de faire de même ?
Je crois que si nous sommes autant attaqués de toutes parts, non pour nos idées mais pour notre fonctionnement, c’est parce que pour toutes les officines et autres organisations staliniennes, nous sommes un mauvais exemple.
Bien entendu, il reste du travail à faire, comme par exemple faire admettre à tous qu’il faut accepter le résultat d’un vote même lorsqu’il n’est pas conforme au notre. Mais nous apprenons tous les jours.
Vous n’avez pas dénoncé la mascarade – le cirque – électorale du 10 mai. Pourquoi ?
Nous avons dénoncé la mascarade électorale du 10 mai. Nos seulement en faisant plusieurs communiqués dès le 11 mai, mieux encore nous l’avons dénoncée avant même d’y participer !
Nous avons clairement expliqué qu’il n’y avait aucune chance pour que ces élections soient libres. Fermeture du champ politique, création de nouveaux partis à la chaîne, presse aux ordres et trop souvent indigne, loi électorale scélérate, Ahmed Ouyahia Premier ministre qui gère l’opération électorale… que faut-il de plus comme dénonciation ?
Certains s’offusquent que des irrégularités aient été notées le jour du scrutin. Ils s’attendaient donc à autre chose ? Pas nous. Nous ne sommes pas naïfs ; nous ne sommes pas stupides non plus.
Nous avions clairement expliqué que nous n’avions pas d’illusion et que notre participation était tactique. Je reviens là-dessus parce que c’est important. Notre objectif n’était pas de gagner x sièges mais réhabiliter le travail politique. C’est ce que nous allons tenter de faire.
Avez-vous négocié des strapontins avec le pouvoir mafieux d’Alger ?
Non. Ni strapontins ni sièges d’ailleurs.
Que compte faire le FFS pour notre immigration en France?
Il va falloir nous redéployer dans l’immigration à la faveur de la nouvelle donne. C’est-à-dire les implications du contexte régional suite au Printemps arabe, l’élection de Monsieur François Hollande à la présidence de la République française et surtout l’élection de notre camarade Belkacem Amarouche à la députation dans l’immigration.
Pourquoi vous avez laissé tomber le rapport de la commission d’enquête du conseil national du FFS sur les élections sénatoriales du 2005? Saviez vous que des élus qui ont organisé la réunion parallèle à la fédération de Tizi-Ouzou (la semaine passée à Bouzguen) c’est eux-mêmes qui avaient transgressé le boycott des sénatoriales de 2005?
C’est une des questions que Tabbou aura, probablement, à éclaircir lorsqu’il sera entendu par la commission de médiation et règlement des conflits du parti.
Effectivement, il est édifiant de voir aujourd’hui Rabah Brahimi et Salem Boudjemaa pour ne citer que ces deux personnes, donner des leçons de fidélité aux idéaux du FFS.
Que signifié pour vous l’impunité?
L’impunité c’est laisser faire des choses qui sont en violation des règles qui ont été élaborées et adoptées ensemble, tout en sachant que cela met en péril ce que nous avons en commun.
Comment Tabbou et Boukouir sont choisis par la commission des candidatures en sachant qu’ils sont contre ces élections?
D’abord Bouakouir était pour la participation. Il a été choisi parce que son parcours de militant plaidait pour lui, ses compétences aussi d’ailleurs. Il faut reconnaitre que l’erreur a consisté à croire que Samir avait muri et que ses conditions de vie avaient atténué les défauts de sa personnalité. C’est une erreur voilà tout.
Même chose en ce qui concerne Karim Tabbou, puisque lors de la session du Conseil national, il a voté la participation aux élections, même si durant le débat qui a précédé la Convention il a fait une campagne haineuse pour le contraire. Il a donc encore une fois changé d’avis. Nous attendons maintenant qu’il démissionne de son poste de député !
Parmi les 140 signataires du fameux document rendu public, figure un membre du Secrétariat national, nommé je crois à la « prospective »…
Faux. Aucun membre du secrétariat national n’a signé le document.
Racontez-nous les positions de Hocine Aït-Ahmed du 01/01/2012 à ce jour et surtout avant pendant et après le 10/05/2012 (élections législatives).
Je vous invite à lire les messages de M. Aït-Ahmed ; ils sont disponibles sur le site officiel du parti : www.ffs-dz.net
Avant tout permettez-moi de vous féliciter pour votre poste de député. Ensuite, je tiens à vous préciser que je soutiens le FFS pour sa participation aux élections et que j’ai voté pour lui.
Je passe à ma question, selon TSA, le FFS aurait soutenu la candidature de Mouloud Hamrouche pour la présidentielle de 2014 à laquelle le président Bouteflika, une partie des islamistes et l’armée auraient également approuvé. Est-ce vrai Monsieur BOUAICHE?
Merci pour vos félicitations et votre voix. Le FFS est en train de préparer les élections locales qui vont se dérouler à la fin de l’année en cours. Chaque chose en son temps, mais contrairement à ce que certains continuent de vouloir insinuer, le FFS a toujours agi de manière transparente et assumée. Et toujours après un débat dans le parti.
Merci Je ne comprends pas ce revirement dans la position du FFS et ce recentrage vers une position plus souple vis-à-vis du pouvoir tant décrié par le FFS ? Quels sont les moyens que le FFS se donne pour réussir sa mue et avoir une plus grande large aura dans la société ?
Le contexte a changé et aujourd’hui la priorité des priorités est de remobiliser la population. Aujourd’hui, comme l’a dit le président du Parti dans l’un de ses messages, il ne suffit pas de déconstruire le discours du pouvoir, mais plutôt de mettre toute son énergie pour la construction d’un rapport de force dans la société pour pouvoir imposer la voie algérienne vers le changement.
Pourquoi la direction du FFS s’est entêtée à présenter Mr Tabbou aux élections législatives et en sus de cela en 2ème position sur la liste de Tizi-Ouzou lui qui a prôné et qui prône toujours une radicalité politique » verbiale » , et qui était contre la participation du FFS à ces élections , et qui a montré ( selon notre point de vue ) sa limite dans la vision politique pendant son mandat de premier secrétaire.
On ne comprend toujours pas le FFS cumule les erreurs concernant le positionnement politique de certains de ces ex secrétaires nationaux ( ex ; said khelil, feu Nait Djoudi , Tabbou ). Pourquoi se rebellent t-ils à chaque fois contre leur direction ?
Pour mettre fin à cette ‘dérive » et ‘rébellion politique » , est-ce qu’il n’est pas le moment au président du parti Mr Hocine Aït-Ahmed de rentrer même momentanément pour mettre un peu de l’ordre dans la maison , et donner une vraie impulsion au parti aux prochaine élections communales pour fructifier l’aura , l’estime et la confiance acquis lors des dernières élections et que le travail de sape mr Tabbou, Bouakoir et consorts sont entrain de mener consciemment ou inconsciemment.
Une question adressée directement au chargé de la communication : on a le sentiment qu’il y a absence de stratégie totale de communication ( avec tous mes respects que je fais cette remarque ) , le FFS réagit toujours après coup , on essaye pas d’anticiper les événements et souvent prévisibles surtout après ces élections , on n’essaye pas d’occuper le peu d’espace médiatique qui existe , il faut multiplier les interventions , les conférences de presse , cibler un peu plus la presse arabophone , le site du FFS n’est pas ergonomique et l’information est rare , commentent peu l’actualité nationale et internationale , je pense qu’il faut avoir un peu plus de visibilité , fournir de la »"matière politique » à la presse ; susciter des débats en tant peut être à la limite un peu » provocateur » envers cette presse pour avoir un peu plus de visibilité dans les médias.
Mes salutations et bonne continuation.
Karim Tabbou était un des cadres important de la fédération de Tizi-Ouzou, il a été membre du secrétariat national puis premier secrétaire ces quatre dernières années ; il avait donc toute sa place sur la liste de sa wilaya.
Je voudrais rectifier deux choses :
1- Karim n’était pas dans la radicalité politique que d’autres cadres du parti ;
2- Karim a voté pour la participation du FFS aux élections législatives du 10 mai 2012 lors de la session du conseil national qui a décidé de la participation du parti.
Concernant les anciens dirigeants premiers secrétaires du parti, il faut croire que l’idée de l’alternance n’est pas ancrée dans notre société. Et comme le FFS y est pleinement immergé, nous en subissons certaines conséquences.
Le FFS va bientôt fêter son cinquantenaire, il doit apprendre à laver son linge sale en comptant sur ses instances et les textes qui les régissent.
Nous sommes conscients des limites de notre communication. Il faut savoir que la mise en place d’une stratégie de communication nécessite non seulement des moyens humains et matériels, mais aussi un environnement dans lequel un parti doit évoluer. En ce qui nous concerne, il est hostile. Nous allons essayer d’améliorer notre communication.
Est-ce que le FFS va participer au gouvernement ?
Je vais vous faire une confidence : cette question n’a été à l’ordre du jour d’aucune de nos réunions. Apparemment, elle est plus à l’ordre du jour des conférences de rédaction.
La base militante du FFS soutient la démarche du camarade Samir Bouakouir et autres camarade qui appellent publiquement à la tenue d’une conférence nationale qui regroupera toutes les forces actives du parti pour répondre dans un premier temps à toutes les questions qui intriguent ceux qui s’inquiètent de l’avenir politique du FFS et dans un second temps déterminer en toute transparence la ligne authentique du parti.
La “base militante” comme vous dites est jalouse de ses prérogatives, de ses devoirs et surtout de ses droits. Elle est jalouse de son parti et de ses instances.
Par quel tour de magie, elle devrait se soumettre aux délires d’anciens militants qui ont quitté le navire et qui aujourd’hui n’ont pour seule mission que d’empêcher le FFS de capitaliser sa campagne électorale.
La «Base militante » demandera des comptes à ses instances officielles (conseils fédéraux, conseil national…), certainement pas à des instances parallèles destinées à recycler tout en n’importe quoi.
En votre qualité de chargé de communication au sein du parti, pourquoi toute cette hésitation avant de sortir de ce mutisme qui ne profite à personne? Si ce n’est de laisser libre cours aux détracteurs du FFS qui n’est autre que le pouvoir en place! Rendre compte à la base n’est-elle pas une obligation qui relève d’une éthique politique que doit respecter ces décideurs qui se veulent exemplaires!?
Nous jugeons que le parti s’est exprimé au moment opportun sur des questions que nous avons jugé opportunes. Nous en répondrons devant les instances du parti, et devant le conseil national en particulier.
Tabbou doit nous dire qui lui a donné 45 millions pour louer un appartement? Qui lui a acheté un véhicule 180 millions. Il ne l’a rendu au nom du parti qu’après la pression exercée sur lui. Avec quel argent vit-il lui qui n’a jamais travaillé de sa vie ?
Vous semblez bien informé !!! Vous comprendrez qu’en ce qui me concerne, je ne peux pas répondre à ces questions.
J’estime cependant qu’il doit rendre des comptes à la commission de médiation qui l’auditionnera sur sa gestion des affaires du parti et notamment des finances.
Nous voulons connaitre la vérité sur ce rapprochement ou du moins une déclaration qui doit nous faire comprendre clairement que c’est top secret. Le FFS a le devoir devant ces militants d’expliquer et de communiquer.
Le FFS n’a pas l’habitude de prendre des décisions en secret. Au contraire, notre expression publique est notre meilleur atout. Merci