Moi chômeur, vivant au sud

Moi chômeur, vivant au sud dans Non classé chomeur-300x225Jugurtha Abbou pour « Algérie Politique »

Moi invention du désert, poussé par les sables jusqu’au jour ou familiarisé avec le vent, j’ai marché à pied des kilomètres que je ne peux compter jusqu’à arriver à mon école, je veux dire à un endroit où l’on étudie, mais qui n’a d’école que le nom. Une salle de classes, soixante camarades et un prof pour les deux langues, le français qu’il connait à peine et l’arabe qu’il ne maitrise pas. On nous a dit que le prof allait bientôt nous enseigner aussi tamazight, mais les livres sont toujours bloqués au nord, pour cinq ou six mois encore

Le nord, qu’est ce que le nord ? On m’a dit que c’est là où il y a la plage, les blonds et les riches. Les riches, qu’est ce que les riches ? Des hommes possédant des métiers, des voitures et la parabole ? La parabole, qu’est ce que la parabole ? Une assiette, un fil et une télévision pour voir les photos des autres pays. Le pays, qu’est ce qu’un pays ? Un groupe d’hommes et de femmes qui travaillent pour son progrès, et son union éternelle.

L’Algérie est-elle un pays ? vivons-nous dans un pays ? Formons-nous un pays ? Sommes nous unis je m’interroge, et on me répond que le nord tient à son union mais que nous les gens du sud voulant diviser le pays, car manipulés par des forces externes, bien que je n’ai ni la force ni la connaissance de l’externe, car réservé de caractère tout comme les jeunes de mon âge. Le progrès ? Un mot que j’entends une fois tous les cinq ans, pardonnez-moi mon infidélité, car j’entends plutôt, promesses de progrès, le mot progrès utilisé seul n’est pas dans notre lexique, il est bien dans celui des autres.

Le travail ? Ah que je n’aime pas ce mot, on dirait que nous sommes ennemis. Je le suis, il me fuit, je le demande, ils me le refusent, je n’ai pas le niveau, je n’ai pas la carte, je n’ai pas l’expérience, je n’ai pas la chance, je n’ai pas le look, je n’ai pas quoi encore……………………………..et je me pose la question alors, une question à qui je n’ai pas encore de réponse, et que si l’un de vous possède la réponse, qu’il me la donne : sommes- nous ou alors serons-nous un jour des hommes ?

Commentaires

  1. SID AHMED dit :

    Je connais que très peu le Sud.Mais le calvaire que vous viviez là-bas concernant le travail est presque le même que nous vivions,ici, au Nord.Imagine pour un poste de travail dans une mairie,30km à l’Est de Tizi-ouzou,il va falloir passer le concours à Blida distante de 200km,pour enfin subir le jeu d’influence de 2 ex-élu du parti à fin d’offrir ce poste de travail à une tierce personne proche d’eux.
    Certes le piston existe partout à travers le monde.Mais en ALGERIE ,à mon sens,il a dépassé les limites de supportable.

  2. McKay dit :

    Bonjour. Vous vous plaignez d’être un peu ignorés de nord. L’Algerie, que vous connaissez, c’est à dire ce que vous appelez le nord et le Sahara, n’existe en tant qu’entité territoriale que depuis que la France l’a unifiée. Mais, historiquement, culturellement et sociologiquement, ce sont deux pays différents. On peut considérer que cette vision est séditieuse, mais on ne peut pas impunément re-ecrire l’histoire, vous en êtes la preuve.
    Horace

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