7 avril, 2009
Hocine Aït-Ahmed: « De Mécili à la mascarade électorale, le régime à nu. »
Tout d’abord bonjour et merci d’êtres fidèles.
Tu le sais, Ali: chaque commémoration de ta disparition est douloureuse. Car nous mesurons chaque fois combien tu nous manques.
Mais cette année est encore plus douloureuse et plus révoltante encore. Il y a un mois en effet, la France décidait, une fois de plus, que la justice et la vérité étaient bien peu de choses face aux pressions de ceux qui, en Algérie, se sont donnés droit de vie et de mort sur notre peuple.
Il a donc suffi que le pouvoir élève un peu la voix pour que, 22 ans après ton assassinat, la France s’incline encore. Il y a 22 ans, elle a renvoyé ton assassin à Alger en «urgence absolue». Nous avons eu droit cette année au même scénario. Il aura fallu seulement six mois pour que l’Algérie puisse récupérer celui qui est accusé d’avoir organisé ton assassinat et qui a été arrêté en août dernier à Marseille. A deux décennies d’écart, la justice et l’Etat français bégayent. Et je ne peux m’empêcher de penser que cela revient à te tuer une nouvelle fois.
La justice française a donc retenu six mois celui qui est accusé d’avoir organisé ton assassinat. Six mois parce que ce nouveau forfait est directement lié à la tragi-comédie que vit notre pays, tragi-comédie qu’on ose qualifier…d’élection. Beaucoup se sont étonnés que le pouvoir algérien n’ait pas réclamé d’emblée et avec force cet agent des services de sécurité.
Tu le sais Ali: chez nous, rien n’est jamais gratuit, rien n’est jamais laissé au hasard. Du côté d’Alger, on préparait une révision de la Constitution qui a fait rentrer notre pays dans le club des pays à présidence à vie. Face à cet énième déni de souveraineté, il fallait que les «partenaires étrangers de l’Algérie» ferment les yeux et surtout la bouche.
Il fallait empêcher toute critique, même de pure forme, de l’ancien colonisateur qu’on dénonce à longueur de discours pour mieux obtenir son silence. On l’a vu à chacun des coups de force qui ont jalonné l’histoire de notre pays.
Le candidat-président-sortant-et-déjà-réélu a donc patienté quelques mois avant de réclamer le capitaine Hassani: le temps d’être sûr que Paris ne soufflerait mot sur la mascarade électorale qui se préparait. Paris n’a effectivement soufflé mot. Le temps est alors venu pour Alger de tempêter pour récupérer son «capitaine Hassani» et arrêter un processus judiciaire qui suivait décidément trop longtemps son cours.
Comme toujours, Paris a cédé et la justice a levé le contrôle judiciaire de celui qui aurait organisé ton assassinat. Deux raisons d’Etat ont, une fois de plus, eu raison de vingt ans d’efforts pour obtenir la vérité et la justice.
……On prétend à Alger qu’il y aurait erreur sur la personne…. C’est une raison pour enterrer l’affaire ? Ce serait trop facile ! Il faut alors qu’on nous dise où est l’organisateur de ton assassinat. Et que la France le réclame.
Aujourd’hui en tout cas, les apparences ne sont plus sauves. Hier soir, la chaîne de télévision Arte présentait un reportage sur l’Algérie avec ces phrases terribles. «Connaissez-vous un pays où une élection présidentielle n’intéresse personne ? Dans l’Algérie de Bouteflika, rien ne fonctionne. Les seules choses qui marchent sont l’armée, la corruption et les services secrets».
On ne peut mieux dire que le système est désormais à nu. Le culte de la personnalité remplace les faux suspens électoraux.
Que penser d’un pays dont le ministre de l’Intérieur prévient que les walis lui rendront des comptes sur les résultats des élections ?
La volonté de contrôler a définitivement pris le dessus sur la volonté d’associer la société, même de manière fictive.
Le système n’a pensé en réalité qu’à tout contrôler et à tout bloquer dans un seul but: durer. Cela a eu des conséquences terribles sur notre pays.
Livrés à tous les prédateurs, des pans entiers de notre société s’effondrent, brisés par la misère, la violence et le règne de l’argent.
Nos enfants se jettent par centaines à la mer pour ne plus vivre l’enfer qu’est devenu notre pays. Peut-on accepter que cela soit la seule façon de résister aujourd’hui ?
Il est urgent que cela cesse. Si il n’y a plus rien à attendre de ce pouvoir, il y a tout à attendre de chacun d’entre nous.
Nos enfants ne nous pardonneront jamais d’avoir abdiqué.
C’est notre responsabilité de leur rendre espoir en cette Algérie à laquelle tu as tout donné.
C’est notre responsabilité de trouver en nous la force de nous dépasser pour la liberté et la dignité d’un pays, l’Algérie, auquel nous sommes des millions à n’avoir pas renoncé.
Paris, le 5 avril 2009
Photo: www.ffs1963.unblog.fr
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Le 7 avril 1987, l’avocat André-Ali Mécili, compagnon de Hocine Aït-Ahmed et porte-parole de l’opposition algérienne démocratique, était assassiné à Paris sur ordre des services secrets algériens. Dès le mois de juin 1987, son assassin présumé était expulsé en urgence absolue vers l’Algérie sans même avoir été présenté à un juge d’instruction.
Si vous ne voyez pas un taureau dans l’arène c’est qu’il est en train de prendre son souffle et son élan dans son toril. Le voilà, les yeux voient rouge et surgis en trombe avec la ferme volonté d’encorner les blogueurs qui doutent de sa cause. Il fallait s’y attendre donc. Le compte y est. Les pics du trident du diable sont au complet. Ils se relayent dans la mission. L’autre, le supplétif qui fait les siennes, est réapparu pour amuser la galerie après un lifting du style imposé par les circonstances.
Le diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni, mis en cause par la justice française dans le meurtre de l’opposant Ali Mecili en 1987, était de retour à Paris vendredi après un séjour en Algérie faisant suite à une levée partielle de son contrôle judiciaire, a-t-on appris auprès de ses proches à Paris. C’était le premier séjour dans son pays de Mohamed Ziane Hasseni interpellé le 14 août à l’aéroport de Marseille et inculpé sous contrôle judiciaire le lendemain pour complicité d’assassinat de M. Mecili. La chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris l’a autorisé le 27 février à quitter la France, déclenchant la colère de la partie civile selon laquelle cette décision risquait « d’enterrer » une affaire diplomatiquement sensible. « Ce retour à Paris contredit les spéculations de la partie civile. C’est bien la preuve que M. Hasseni n’est pas concerné par ce dossier. Il est revenu pour permettre à la justice de poursuivre sereinement ses investigations« , ont assuré ses proches. Après l’allègement de son contrôle judiciaire, il a été entendu le 3 mars par le juge d’instruction Alain Philibeaux. AFP
A vos yeux, il devient le mal incarné, celui par lequel tous les problèmes arrivent. Cessez vos jérémiades et vos plaidoiries. Elles sont frappées de nullité pour la simple raison que vous êtes du côté de ceux qui s’en balancent de rechercher à punir le tueur et les complices (cela fait 22 ans que vous n’avez rien fait pour rendre justice à votre frère). On sait que vous ne ferez rien pour faire justice, la raison d’Etat vous obnubile et vous pousse à faire toutes les magouilles possibles et imaginables. Pour la simple raison qu’il s’oppose à ceux qui sont responsables des exactions commises et dont on connait les résultats, vous vous élevez en nombre pour demander sa peau. Vous participez au lynchage voulu par ceux qui ont des choses à se reprocher et qui veulent qu’il se taise. Honte à ses anciens collègues qui forcent le destin à vouloir changer les faits pour assouvir les objectifs vils et injustes et qui deviennent complices et donc justiciables devant les hommes et Dieu.
Le 29 octobre 1965, Mehdi Benbarka, leader de la gauche marocaine, a été assassiné à Paris par une équipe mixte d’agents des services français et de tueurs du roi Hassan II. Décembre 1972, Mahmoud Hamchari représentant de l’OLP, assassiné à Paris. Non lieu. Avril 1973, docteur Al Kubeisi, membre du FPLP, non lieu. Juin 1973, Mohammed Boudia, dirigeant de l’OLP, non lieu. Mai 1978, Henri Curiel assassiné à Paris, non lieu. Juin 1979, Francisco Martin Izaguirre et Aurelio Fernandez Carlo, communistes espagnols, assassinés à Paris. Septembre 1979, Pierre Goldman assassiné à Paris. Janvier 1981, Moussef Moubarak, libraire palestinien, assassiné à Paris. Avril 1987, André Ali Mécili, opposant démocrate algérien, assassiné à Paris. Mars 1988, Dulcie September, représentante de l’ANC, assassinée à Paris. Enquête sans résultat… Juin 1992, Atef Bseiso, dirigeant de l’OLP, assassiné à Paris. Octobre 1996, Kandiah Perinpanathan et Kandiah Kesenthiran, représentants en Europe du mouvement sri-lankais, assassinés à Paris…
Est ce qu’on s’est posé la question pourquoi Hassani veut rester à Paris ? En attendant la fin de l’instruction pour être totalement blanchi ?? mon oeil !! Et s’il avait peur de rentrer à Alger avant le sacre du roi Boutef ? Et s’il était l’otage d’une guerre de clans à Alger et qu’il ne voudrait pas être le mouton d’El Aïd. Qui l’a donné aux flics français à son atterrissage à l’aéroport de Marseille ? Avouez que ce serait une bonne affaire de part et d’autre de la méditérranée s’il lui arrivait … un accident ? N’est-ce pas que ça arrangerait tout le monde. Allez, Hassani est trés bien à Paris pour le moment. D’ici qu’il demande un statut de réfugié politique ! Par Davidlemac
Le dimanche 5 avril 2009 à 14 h 30



