2 mars, 2009
Affaire Mecili: le geste de Paris
Le contrôle judiciaire imposé à un diplomate algérien mis en cause dans l’assassinat de l’opposant Ali Mecili a été levé par la cour d’appel de Paris. Le harcèlement des autorités algériennes a fini par payer. Depuis des semaines, les Algériens ne perdaient aucune occasion de rappeler à leurs interlocuteurs français à quel point ils étaient préoccupés par l’inculpation et la mise sous contrôle judiciaire, de Mohamed Ziane Hasseni, un diplomate algérien soupçonné d’avoir organisé l’assassinat de l’opposant Ali Mecili, sur le sol français, en avril 1987.
Ils ont eu gain de cause, le vendredi 27 février. Certes, officiellement, le diplomate est toujours poursuivi, et censé répondre aux convocations du juge d’instruction. Mais la cour d’appel de Paris, suivant les réquisitions du parquet général, a décidé d’alléger le contrôle judiciaire qui pesait sur lui en l’autorisant à quitter
la France. Comme on voit mal le diplomate, qui bénéficie de la protection des autorités algériennes, revenir à Paris pour comparaître devant ses juges, cette décision revient, purement et simplement, à enterrer une affaire diplomatiquement sensible. Ce n’est pas la première fois: quelques semaines après la mort d’Ali Mecili, le tireur présumé, Abdelmalek Amellou, avait été expulsé en urgence absolue vers l’Algérie, juste après son arrestation, par le ministre de l’intérieur de l’époque, Charles Pasqua.
Par Dominique Lagarde/ L’EXPRESS