6 juin, 2008
Pourquoi l’échec de l’Union du Maghreb est un prélude de l’échec de l’UPM ?
La question de l’union pour la Méditerranée (UPM) risque de connaître le même sort que le processus de Barcelone, par le fait que ce sont les coopérations interétatiques qui sont privilégiées au détriment des coopérations entre sociétés civiles. A l’examen des déclaration du président français Nicolas Sarkozy, on peut noter que l’idée de l’UPM sert des objectifs plus au moins avoués : 1- Offrir un cadre alternatif à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne
2- Banaliser l’idée de relations pérennes entre Israël et les pays arabes
3- Faire des pays de la rive sud de la méditerranée des postes avancés contre l’immigration clandestine.
Il serait très naïf de croire que cette entreprise est conçue afin d’unir les peuples ou de changer quoi que ce soit aux malheurs des peuples de sud. Les logiques de concurrence entre ces derniers rendent hypothétique toute entreprise d’union. Les dirigeants des pays du Maghreb sont dans des querelles qui constituent un obstacle pour toute initiative visant à unifier et mutualiser les moyens et les potentiels de ces pays. Ces logiques de chantage, exprimées à maintes reprises par le pouvoir algérien, favorisent les autres pays voisins car cela leur facilite de monnayer un soutien éventuel de l’initiative de l’UPM contre le silence de la France contre les violations des droits de l’homme et un regard indulgent sur leurs violations par ces pays.
L’idée de l’UPM est une véritable escroquerie intellectuelle, car elle est fondée sur des a priori, c’est un véritable marché de dupes, une vente concomitante… Les “partenaires” ne sont pas sincères, donc il y aurait trahison.
Pour qu’une telle idée verra le jour, il y a des préalables :- Etre intransigeant sur le respect des libertés individuelles et collectives – Dénoncer la corruption en levant les secrets bancaires des dirigeants de la rive sud de la méditerranée – Garantir la transparence dans les relations commerciales pour une meilleure gouvernance… «La France doit cesser de verser des commissions aux généraux pour avoir des marchés ». Ces opérations se font avec la bénédiction du ministère des finances. C’est un processus de longue haleine, mais ce qui va capoter l’initiative, c’est les logiques concurrentielles des pays du Maghreb qui rendent très difficile la mise en place des équilibres. Tant que le Maghreb ne s’exprime pas d’une seule voix, c’est l’UPM qui risque d’en faire les frais, car entre les pays du Maghreb, il n’y a pas que des intérêts économique, mais quelque chose de très profond… C’est ce que semble ignorer les dirigeants de ces pays pour le moment. Par Ahmed de Paris