Par Cherif AISSAT
Des Ali, beaucoup sont partis. Sacré nom de je ne sais quoi: ce qu’il n’était pas élégant quand il travaillait, quand il parlait, quand il marchait…
Naître, vivre et partir ! Le départ n’a pas de sens si le parcours vécu a été inutile après être né. S’il vous plaît, épargnez-vous l’effort de vous rappeler les rebuts de la mangeoire et les ravages de son irrésistible attrait. C’est une paraphrase à la limite de l’original titre d’un article qu’aurait signé Mabrouk Hamena.
Entre ces deux dates, ces deux instants «t» dans les sciences pures, dans la pensée pure, si la fonction utilité, non pas avec des variables mais avec des constantes ou constance c’est mieux, n’est pas croissante alors la courbe aura un coefficient directeur négatif et la mort en tant que point d’inflexion sera une dérivation vers l’oubli. Dans le cas contraire, la mémoire en tant que fonction historienne sera continue et strictement positive. Dans cette tendance, la traçabilité de la mort sera aisée et heureux, aimants seront toujours ceux qui la feront.
Céder aux sirènes de la mangeoire et cupidité, c’est plus qu’une forfaiture, c’est une trahison. Casser après avoir résisté, c’est du courage. La résistance pourrait être ou c’est du patriotisme; ce dernier s’il est porté par la paix ou participe de sa construction alors elle relève de l’universalisme, de l’humanisme.
Péroraison ou soliloque, peu importe. Il s’agit simplement de mots pour parler d’un Homme qui a tant fait et donné pour l’Algérie. Dans l’un des derniers tête-à-tête ensemble, dans un jeu de rôles, nous avons délibéré sur le procès de criminels, d’assassins alors que nos intimes convictions nous disaient qu’ils étaient innocents, il a donné son verdict après moins de dix minutes de délibérations. Son motif était tout simple: la vérité n’a pas besoin de longs discours et le temps lui a donné raison et la lui donne toujours.
Dans une autre action d’opposition à un viol, son dégoût de la scène publique le mettait souvent hors de lui.
Ce n’est pas grave, en partant, il rejoindra d’autres braves. Repose-toi Boudoukha Ali Bey, tu le mérites ! Tu t’appelais aussi Mabrouk Hamena, n’est-ce pas ? Nous t’appellerons toujours BAB et nous t’aimerons à jamais.