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FFS: Allocution du 1er Secrétaire fédéral de Tizi-Ouzou au meeting du 29 septembre

bouaziz.jpg- A Tistmatine,  A Yatmatene, azul fellakent, azul fellawen; honorables invités, chers camarades,

C’est pour que nul n’oublie que nous sommes réunis aujourd’hui pour commémorer la date anniversaire du 29 septembre 1963 qui est une date très chère au Front des Forces Socialistes. Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour commémorer le 48ème anniversaire de la fondation et de la proclamation de notre Parti, le FFS. La date du 29 septembre 1963 reste et demeure l’une des dates les plus chères pour les militants de la démocratie et des libertés en Algérie.
Une date très chère puisqu’elle est une date anniversaire de la fondation de notre Parti; Une date très chère puisqu’elle coïncide avec une proclamation lue le même jour à 12 h au balcon de l’ancienne mairie de Tizi-Ouzou par Hocine AIT-AHMED pendant qu’un autre cadre du Parti, le commandant Lakhdar BOUREGAA donnait lecture de cette même proclamation sur la place publique à Médéa.

C’est par cette proclamation que le FFS a dénoncé:

- La désignation unilatérale d’une assemblée nationale constituante à la dévotion du pouvoir en place.
- Le sabotage et la mise au pas du mouvement syndical, ouvrier et estudiantin et de toutes les organisations nationales.
- Le coup de force constitutionnel et le trucage électoral.
- La fermeture des portes à toute possibilité de dialogue.
Et c’est par cette proclamation que le FFS a appelé à:
- Arrêter net ce processus de falsification.
- Mettre fin au pouvoir dictatorial et au régime personnel.

Une date très chère enfin, puisque c’est cette date là que le FFS a choisie pour rendre un hommage aux martyrs qui ont abreuvé de leur sang notre chère patrie pour l’idéal de Liberté.

Chers camarades,

En ce moment de recueillement et de communion, ma pensée va à nos valeureux combattants de l’Armée de libération nationale (ALN) ainsi qu’à toutes celles et tous ceux qui, civils ou militaires, ont consenti le sacrifice suprême pour arracher notre patrie au joug colonial féroce.

Ma pensée va aux milliers de nos frères– Plus de 6.500 êtres – morts durant les violences et les répressions qui ont caractérisé l’été 1962, victimes d’une lutte fratricide menée par des clans dans la course effrénée pour l’accaparement du pouvoir.

Ma pensée va aux martyrs de la démocratie qui se sont sacrifiés entre 1963 et 1965 contre la confiscation et le détournement de l’indépendance.

Ma pensée va bien sûr à toutes celles et à tous ceux qui ont continué ce noble combat, dans la clandestinité ou dans la légalité, sans se résigner et sans même faillir.

Ma pensée va également à toutes celles et à tous ceux qui ont péri, en 1988 et de 1992 à nos jours, victimes de lâches assassinats ou victimes d’une répression aveugle du pouvoir durant cette guerre civile et qui ne dit pas son nom.

Durant ces douloureuses périodes, des politiques, des journalistes, des artistes, des écrivains, des universitaires et d’autres encore – plus de 200.000 – ont payé de leur vie pour avoir crié leur soif de liberté.

Ma pensée va enfin à ces milliers de disparus ainsi qu’à leurs malheureuses familles qui n’ont pas encore fait leur deuil, à ces victimes d’enlèvements aussi illégaux qu’arbitraires et qui n’ont plus donné signe de vie.

Aujourd’hui, Il est de notre devoir de rendre un vibrant hommage à cette génération de militants hors pair, tous issus des rangs de l’armée de libération nationale, et qui ont poursuivi la lutte pour concrétiser les engagements pris en novembre 54 et au congrès de la Soummam, à savoir :
- l’indépendance de l’Algérie,
- la construction d’une république démocratique et sociale
- L’édification du grand Maghreb.

Ils ont consenti le sacrifice suprême pour un idéal de justice sociale et de liberté, ils ont transmis aux autres générations le flambeau de la lutte et de l’espoir.

Après le 1er novembre 1954, le 20 aout 1956, le 05 juillet 1962, la date du 29 septembre 1963 n’est-elle pas celle de la revendication du pluralisme politique de la démocratie, des libertés individuelles et collectives et du respect de la personne humaine ?

Chers camarades, chers amis

Ces revendications ne sont-elles pas d’actualité aujourd’hui ?

En effet depuis près d’un demi-siècle, notre histoire n’est qu’une succession de tragédies, de malheurs et de souffrances, une série de chroniques scandaleuses d’un peuple martyrisé, opprimé, appauvri, exploité, privé de ses droits et de ses biens.

Comme le disait si bien Hocine AÏT AHMED : « ce peuple est écarté du pouvoir. Il est terrorisé là où comme en Kabylie, il subit
la plus terrible des répression ».

Fidèle à ses traditions de luttes et à ses engagements politiques, le Front des Forces Socialistes célèbre aujourd’hui le 48ème anniversaire de sa fondation dans un climat de fervent recueillement à la mémoire de ses valeureux martyrs disparus en 1963/1965 et qui étaient dans la quasi-totalité des combattants de la révolution armée de 1954/1962.

Dignes héritiers des résolutions du congrès de la Soummam et pionniers de la lutte postindépendance pour la démocratie, les libertés et les droits de l’homme, ils ont consenti le sacrifice suprême en opposant une résistance farouche à un régime totalitaire, despotique et sanguinaire, dans un contexte de violence, d’affaissement de la souveraineté nationale et de dégradation du climat social.

Cette commémoration répond aux impératifs de :
- Mémoriser la grandiose épopée écrite avec le sang de plus de 480 Chahid tombés aux champs d’honneur.
- Respecter leur immense sacrifice et éviter que ne se perde, dans l’oubli et l’anonymat, leur lutte et leurs corps encore ensevelis dans différents endroits de ce pays.

Ainsi, après 48 années de mépris et d’amnésie volontaire de la part du pouvoir, le FFS, dans le respect de ses valeurs et de ses idéaux fondateurs, n’a cessé de lutter pacifiquement, aussi bien dans la clandestinité que dans la légalité, contre les auteurs de la dérive totalitaire, des trucages électoraux et des coups de forces constitutionnels en dressant une opposition radicale contre le monopole idéologique et politique mis en place, la structuration de la dictature et l’instauration du pouvoir personnel.

Honorable assistance,

Aujourd’hui, il n’est plus permis d’ignorer le sacrifice de ces centaines de combattants de la démocratie, il est du devoir de tous les militants et de tout un chacun d’exiger une réhabilitation politique, historique, juridique et morale de l’ensemble de ces glorieux martyrs.

L’histoire contemporaine de l’Algérie retiendra le combat, dans la clandestinité, de milliers de militants comme elle retiendra, la répression qui a suivi le mouvement de revendication culturel et identitaire d’Avril 80 et des événements sanglants d’Octobre 88.

Pour cela, nous rendons un vibrant hommage à tous ces militants connus ou anonymes qui ont refusé le joug de la dictature et qui ont préféré poursuivre le noble combat de nos prédécesseurs à l’instar de feu Ali MECILI, rahimahou Allah, assassiné à Paris le 07 avril 1987 sur ordre de la sécurité militaire Algérienne.

A ces femmes, à ces hommes et à ces enfants qui continuent sans relâche d’exiger de ce pouvoir la vérité, et rien que la vérité sur les conditions de disparition de leur parents et de leur proches, nous rendons un vibrant hommage.

Un demi-siècle après l’indépendance, nous vivons toujours sous le joug de la dictature érigée sur la terreur, la torture, les assassinats.

Comme le dit si bien le camarade Hocine AIT AHMED : « On nous livre un combat maffieux auquel nous ne pouvons répondre que par les reflexes de l’honneur au sens où l’entend la population. Nous devons préserver notre crédit auprès d’elle et réfléchir aux différents moyens de lui faire manifester sa solidarité. La nation algérienne à un besoin vital de respirer, de sortir de l’ombre de l’isolement et d’une omerta généralisée pour dire NON au règne du mensonge et des manipulations meurtrières et ainsi honorer la mémoire de ses enfants tombés au champ d’honneur »

Tiddets – Tilleli d ’ Ussirem
Pour terminer, je salue ceux qui sont encore vivants et parmi nous ; qui ont su rester debout et loyaux malgré la vindicte et la répression multiforme du pouvoir.
Ce sont ceux là qui nous enseigné la véritable histoire de notre pays, qui nous ont formé à la lutte, qui nous ont transmis le sens de l’honneur, des valeurs ancestrales et des idéaux de liberté et de justice.

Le FFS doit être le phare qui guide le rêve de cette jeunesse perdue au milieu des TENEBRES du régime pour pouvoir les amener dans l’île de la démocratie et du respect des droits de l’homme, celle d’une 2eme république tel que REVEE par nos aînés, alors jeunes en 1954.

Je vous remercie.
F.BOUAZIZ

Commentaires

  1. azouz dit :

    rappeler, toujours rappeler, la mémoire c’est important. c’est faire comme le fait comme il peut le FFS ; le faire c’est aller a l’encontre de la culture de l’oubli.le meilleur hommage a mon avis, qu’on puisse rendre a tous ces martyrs, c’est de faire ce saut qualitatif que préconise le FFS.le combat du peuple mené par le FFS triomphera. merci le FFS pour l’espoir et le courage que tu nous donnes.

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