Après la mort d’une jeune femme: Nuit d’émeutes à El-Tarf

emeutes1.jpgLa commune de Zerizer, relevant de la daïra de Besbès, dans la wilaya d’El-Tarf, a été dans la soirée de dimanche le théâtre de scènes de violences et d’émeutes qui auront duré de 19 heures à 23 heures.  En effet les émeutiers, munis pour certains de gourdins et autres objets, ont incendié trois gros engins et tabassé des ouvriers, dont un sri lankais, qui travaillaient sur le chantier de l’autoroute Est/Ouest de COJAAL. En furie, les émeutiers sont allés bloquer la RN 84 à hauteur de l’intersection menant vers l’aéroport Rabah Bitat à Annaba, Besbès et Ben M’hidi, où ils ont saccagé l’éclairage public. Après avoir libéré la route, ils s’en sont pris au siège de l’APC qui, après avoir subi un déluge de pierres, a vu son portail défoncé et de nombreux jeunes s’y engouffrer et saccager tout le mobilier, casser les vitres et défoncer les portes ou les arracher. Les documents ont été jetés par les fenêtres et le matériel informatique ainsi que d’autres équipements sortis dehors pour être brûlés. Même des registres de l’état civil n’ont pas été épargnés.

Sur l’avenue principale de cette ville, les jeunes ont lancé ensuite des pierres sur le siège de la brigade de la gendarmerie, puis ont arraché et saccagé tout ce qui était sur leur passage comme les plaques de signalisation des lampadaires, sans oublier la poste dont la baie vitrée a volé en éclats. Les émeutiers ont tenté de forcer le portail du siège d’Algérie Poste, mais n’y sont pas arrivés. Ce fut ensuite le tour du parc de l’APC de voir tous les véhicules qui s’y trouvaient être saccagés. Quant à la voiture du maire, après les gros dommages subis, elle a été traînée dehors pour être jetée dans le chenal attenant au parc.

 S’agissant des raisons de cette émeute, l’on apprendra que celle-ci est intervenue après le décès de Ouanas F. Zohra, âgée de 24 ans, récemment sortie de l’université avec le diplôme d’ingénieur d’état en biologie végétale. La victime, qui était dans le jardin de la maison familiale, selon son père, a eu le crâne fracassé par une grosse pierre projetée par une explosion opérée dans le chantier de COJAAL. Elle est morte sur le coup.

 Hier matin, un calme précaire régnait à Zerizer où les uns et les autres donnaient l’impression de ne rien comprendre à ce qui s’était passé la veille, déplorant un tel gâchis et de telles pertes.  Le Quotidien d’Oran

Commentaires

  1. foufou dit :

    ou mazel « naaru djahanem »qui va venir

  2. tazmalt dit :

    mazal l’khir ar zdat

  3. Anonime dit :

    Les actions de rue se multiplient. Partout on se plaint. La colère éclate au grand jour: retards dans les réalisations, blocages minant de nombreuses communes et développement à la traîne sont autant de facteurs attisant l’ire des citoyens. C’est l’été. La canicule sévit. Les forêts brûlent. Les gorges s’assèchent mais les esprits s’échauffent. Le quotidien des citoyens de Kabylie, déjà difficile, se complique pour donner lieu à un cocktail explosif. Partout on se plaint. Lorsque ce n’est pas l’eau qui manque, c’est le délestage, qui s’invite. Les insuffisances sont légion aussi bien dans les villes que dans les villages. Le citoyen ne sait plus où donner de la tête. La colère éclate au grand jour. Ces derniers temps, la rue gronde aussi bien dans les centres urbains que dans les communes rurales. Aucune contrée n’est en marge de cette colère. Les habitants usent de tous les moyens pour manifester contre l’abandon qu’ils subissent de plein fouet. La manifestation de rue est devenue le recours systématique de dénonciation. Il faut alerter le maximum de responsables pour espérer trouver une oreille attentive. Pour ce faire, tous les moyens sont permis. Blocage des routes, fermeture des mairies, la contestation se fait musclée devant l’absence de responsables. L’insouciance et l’incompétence qui règnent en maître font monter la colère. Quotidiennement, la presse se fait l’écho des protestations. Plusieurs manifestations sont rapportées ces derniers jours. Aussi bien à Tizi Ouzou, à Béjaïa qu’à Bouira, la rue bouillonne. L’insécurité, l’eau, les routes, l’hygiène, l’électricité motivent en gros ces mouvements de contestation. L’inquiétude prend le pas sur la sérénité. Le doute s’installe chez le simple citoyen. Désabusés par le silence des autorité locales, qui ne répondent que très peu aux sollicitations fort nombreuses, les habitants frappent à d’autres portes. Emeutes à Tadmaït Des émeutes ont éclaté hier dans la ville de Tadmaït et se sont poursuivies durant toute l’après-midi. Ces affrontements avec les forces de l’ordre sont survenus après la découverte de quatre jeunes de la localité morts criblés de balles. En effet, quelques instants après la découverte macabre, les citoyens sont sortis et se sont attaqués aux différents postes et barrages des forces de sécurité basés dans la ville de Tadmaït. A l’heure où nous mettons sous presse, les émeutes continuent. Il faut rappeler également que la colère des citoyens de cette localité n’a pas commencé hier. Bien avant, des émeutes ont éclaté sur les mêmes lieux, il y a de cela une semaine. Quelques jours plus tard, la ville de Tadmaït a été paralysée pendant une journée par une grève générale pour exiger de la sécurité. Il faut dire aussi que cette localité distante de Tizi Ouzou de quelque dix kilomètres connaît depuis quelques semaines un regain d’insécurité jamais égalé. On pousse le bouchon plus loin pour attirer l’attention des autorités supérieures. Alors que dans certaines communes, à l’image de celle d’Akbou, la mouvement associatif s’implique dans les crises qui secouent les communes, pour amener les autorités locales à accorder leurs violons et à travailler dans l’intérêt des citoyens, ailleurs on préfère crier sa colère. Et quoi de mieux que la rue? Il faut gêner le maximum et faire le plus de bruit possible pour être entendu. Mais le résultat n’est pas garanti d’avance. Dimanche, les habitants de la commune d’Ahnif dans la wilaya de Bouira ont été contraints de fermer le siège de l’APC dans l’espoir de faire entendre leur désespérance. La veille, les habitants de Mellala dans la wilaya de Béjaïa ont bloqué la RN12, rappelant au passage les années noires des événements de Kabylie. Ces citoyens frondeurs ont tenu à exprimer leur ras-le-bol. Autant les revendications étaient légitimes au même titre que l’acte de manifester, autant cette manière de faire est contraignante non pas pour les responsables qui ont failli à leur mission, objet de contestation, mais pour des usagers qui n’ont aucun rapport avec le conflit. L’ire est à son paroxysme. La population de Kabylie s’énerve. Le signe d’un malaise grandissant. On ne trouve plus d’oreille attentive. Les élus sont plus préoccupés par les tiraillements que par leur mission essentielle, celles de soulager leurs concitoyens d’un quotidien difficile. En cette période de congé, l’abandon se fait plus cruel. Les actions de rue se multiplient un peu partout en Kabylie et déjà des voix s’élèvent pour parler de «manipulation». Serait-ce le cas? la question mérite d’être posée. Ce sont les petits départs de feu qui font les grands incendies. Mais au regard de la situation sur le terrain et la motivation des manifestations qui sont loin de relever du politique, la thèse de la manipulation est exclue. Mais un ras-le-bol généralisé existe en Kabylie. Il suffit, d’ailleurs, de visiter les communes, y compris celles des grands centres urbains, pour s’en rendre compte. Retards dans les réalisations, blocages minant de nombreuses communes, développement à la traîne sont autant de facteurs attisant la colère des citoyens. Région frondeuse, la Kabylie ne veut plus subir. Est-elle moins bien lotie que d’autres régions du pays où aucune manifestation, même sporadique, n’est signalée?

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